Cette histoire de drogue intriguait de plus en plus Jules. C’était vraiment le bordel, et il n’arrivait pas vraiment à y voir clair, il faut le dire. S’il avait pu, il aurait très certainement passé ses journées à enquêter sur le sujet, quitte à ne pas en dormir la nuit même, s’il le fallait. C’était le genre de mystère qu’il n’aimait pas tellement, surtout quand il voyait les effets que cela pouvait avoir. Ça foutait bien le bordel en ville, même si ça s’était un peu calmé ces derniers jours. En même temps, les monstres ne devaient pas tellement être de sortie à cause de ça, ça devait bien les faire flipper. Et, ok, même s’il devait bosser, qu’il avait son affaire à faire tourner en plus, ça ne l’empêchait pas de continuer sa petite enquête. L’avantage d’être son propre patron était qu’il n’avait de comptes à rendre à personne. Et en plus, c’était plutôt calme en ce moment. Ah, la chute des impôts, forcément, ça calmait toujours les acheteurs, et ça tombait plutôt bien pour le coup.

Il était donc à son boulot, installé dans la petite pièce qui lui servait de bureau, même si ça ressemblait pas tellement à un bureau. Il y avait beaucoup de bordel, des papiers un peu partout, pas rangés, un reste de son repas du midi, et un vieil ordinateur qui ne fonctionnait même plus. Pas qu’il n’aimait pas la technologie, même s’il n’y était pas nécessairement accro. Mais il avait sa tablette, donc bon… Ça lui suffisait largement. Et il était d’ailleurs en train de naviguer dessus, ses pieds posés sur la table, bien installé dans son siège. Il farfouillait les articles parlant de la drogue, des choses que les gens avaient vus. Il essayait de trouver des indices, pour savoir d’où ça venait, qui avait mis ça sur le marché, et surtout, pourquoi. Il soupçonnait des chasseurs, comme lui, même s’il trouvait ça étrange. Ça mettait quand même les humains en danger cette merde. Mais le truc, c’est que les créatures n’avaient aucun intérêt à être vues au grand jour par tout le monde. C’était vraiment un casse-tête ce truc, et Jules n’en avait pas encore trouvé la solution. Qu’est-ce que ça pouvait être énervant, sérieusement !

Il ne savait sincèrement pas depuis combien de temps il était là-dessus. Certainement plusieurs heures, vu que ses yeux commençaient à être douloureux. Et il n’avait pas entendu le premier appel de cette dame. Mais le deuxième par contre, oui. Merde. Il en avait d’ailleurs sursauté, elle lui avait fait peur, de dieu ! Heureusement qu’il était tout seul dans cette pièce et que Gaby n’était pas là pour se foutre de sa gueule. Enfin, il avait quand même fini par se lever, poser sa tablette sur la table bancale qui lui servait de bureau, et il était sorti de la pièce pour se rendre dans… L’espèce de truc qui lui servait d’accueil. Et il y trouva une dame… Et bien, autant dire que vu comment elle était habillée, elle n’était clairement pas du quartier. Sans vouloir offenser ses voisines, la plupart d’entre elles sortaient quand même en jean-baskets, et pas en pantalon Gucci et talons hauts. Mais il n’allait pas non plus s’en plaindre, ça lui faisait un certain changement. « Bonjour ! Je peux vous aider ? » Souriant, Jules s’était approché encore un peu plus de cette magnifique femme pour lui tendre la main et la saluer comme il se devait. Il n’aimait pas tellement faire ça, mais bon, pour les clients, il n’avait pas tellement le choix. S’il voulait que son affaire marche bien, il se devait d’être poli, super gentil, et super cool aussi. Hypocrite quoi, en somme. Les vices du commerce les enfants.