C’était une belle journée, pour un mis d’hiver. Surtout à New York, en réalité. Annalyne ne se plaignait jamais du climat, après tout, elle avait grandie en Islande, là où l’hiver était beaucoup plus rude qu’ici même. Et elle s’était retrouvée coincée dans une tempête de neige alors qu’elle était encore toute jeune. Et c’était certainement pour ça qu’elle aimait autant cette ville, son climat changeant, ses saisons visibles. Ça lui rappelait son pays natal, en y restant tout de même assez éloigné pour qu’elle ne se sente pas étouffer par une surplus de neige, ou d’autres choses dans le genre. Et puis, quand il faisait beau, elle ne s’en plaignait pas non plus, bien au contraire. Le soleil était une chose à laquelle elle tenait, d’une certaine manière, ayant vécue dix ans de sa vie sans pouvoir en apercevoir un seul petit rayon de là où elle était, à l’époque. Par cette belle journée, la blonde avait décidée de sortir, histoire de faire quelques emplettes. Apprendre la magie à un autre sorcier lui coûtait cher, et elle commençait à ne plus possédée assez de choses chez elle pour continuer son apprentissage. C’était pour cette raison qu’elle s’était retrouvée dans le quartier chinois de la ville, Chinatown. Cet endroit où il y avait tellement de boutiques de magie qu’elle se demandait encore comment les Terrestres pouvaient douter de son existence. Ça faisait bien une bonne heure qu’elle errait dans les boutiques, à la recherche d’ingrédients qui pourraient lui être utiles, sans oublier de s’arrêter dans certaines boutiques de vêtements, histoire de voir si quelque chose ne lui taperait pas dans l’oeil. Une vraie shopping addict.

Elle n’allait d’ailleurs pas tarder à rentrer. Elle n’aimait pas tellement laisser son petit protéger seul chez elle, malgré les barrières qu’elle avait installée sur son logement. Ça restait tout de même dangereux, d’une certaine manière, et Annalyne se sentait responsable de ce jeune homme. Elle l’avait accueillit, elle lui apprenait la magie. S’il lui arrivait quelque chose alors qu’elle n’était pas là pour le protéger, elle n’était pas certaine de pouvoir assumer une telle responsabilité. Sauf que son intention de rentrer chez elle au plus vite fut rapidement stoppé. Elle fut stoppée par une jeune femme. Une jolie brune aux traits fins, qu’elle avait connue à une autre époque. Enfin, si c’était bien elle, mais ça, Anna en était presque certaine. Les deux femmes s’étaient connues alors que la blonde faisait partie de la Cour royale d’Angleterre, avec sa meilleure amie Solange. Elle leur avait fabriquée plusieurs robes, toutes aussi splendides les unes que les autres, et d’ailleurs, la blonde en avait gardée trois en souvenir, dans son appartement, même si elle savait très bien qu’elle n’aurait plus l’occasion de les porter à nouveau un jour. Mais elle en prenait toujours autant soin, comme toutes les choses qu’elle gardait de ses vies d’avant. Puis le travail de la brune était tellement remarquable, à l’époque, elle n’avait put se résoudre à tout mettre à la poubelle sans le poindre remord.

La sorcière s’était donc approchée de son ancienne amie, le sourire aux lèvres. Elle avait déposée une main, remplie de sacs, sur son bras, histoire de ne pas lui provoquer une crise cardiaque non plus. Ce n’était pas le but après tout. « Tallulah, c’est toi? » Elle préférait demander quand même. Histoire de ne pas passer pour la folle de service en la prenant directement dans ses bras pour lui monter qu’elle était contente de la voir. Même si à une époque ça ne l’aurait pas tellement dérangée. Mais avec tout ce qu’il se passait aujourd’hui, la menace du Cercle qui pesait au dessus de la tête de chaque Créatures Obscures, ce n’était pas vraiment le moment d’en surprendre une en pleine rue. « Je ne savais pas que tu étais à New York. Comment vas-tu? » C’était bien la question un peu compliquée, ces derniers temps. Même Annalyne n’était pas certaine de la réponse à y donner. Si on enlevait le Cercle, Valentin, et à quel point il pouvait être dangereux de sortir de chez soit, elle dirait qu’elle se portait bien, en gros. Même si l’inquiétude la rongeait, et qu’elle en dormait mal, parce qu’elle craignait à chaque instant que le Cercle fasse à nouveau surface et réponde le malheur dans leurs rangs. Ce qui ne devrait pas tarder à arriver d’ailleurs, vu le calme qu’il y avait ces derniers temps. Mais le mieux était de ne pas y penser, pour l’instant, même si ce n’était que l’histoire de quelques minutes.