Clary se trouvait actuellement dans une période au milieu de tout, niveau humeur. Bien sûr, l’arrestation de Valentin était un soulagement, mais le procès, dont la date approchait à grand pas, l’angoissait au fur et à mesure que les jours passaient. Elle s’intégrait à l’Institut, petit à petit, triait des dossiers, avait de plus en plus de responsabilités, mais on ne l’envoyait pas encore sur le terrain, et elle avait l’impression d’être enfermée toute la journée. Elle savait que Jace y était en partie pour quelque chose, et elle comprenait le fait qu’elle avait encore besoin d’entrainement et surtout qu’il avait envie de la protéger, après tous les dangers qu’ils avaient encourus. Mais ça lui tapait quand même sur le système. Heureusement, leur couple allait bien. Plus que bien même. Ils étaient heureux, tous les deux, ensemble. Mais le dernier problème, et non des moindres, le plus gros même, ça restait sa mère. Jocelyne et sa haine incommensurable contre Valentin, qu’elle répercutait sur le petit ami de sa fille, tout simplement parce que son ex-mari l’avait éduqué les dix premières années de sa vie. Comme si ça prouvait quelque chose. Comme si ça faisait de Jace un monstre, ou un assassin, ou quelque chose dans le même genre. Non. Non et non. Mais la rousse avait beau lui expliquer les choses, lui prouver qu’elle avait tort, et que Jace était quelqu’un de bien, elle ne l’écoutait pas. C’était comme parler à un mur.

Et la jeune femme ne voulait pas inquiéter son petit ami avec ça. Elle pensait surtout qu’il n’était pas forcément la meilleure personne avec qui elle pouvait en parler. Pas qu’elle ne lui faisait pas confiance ou qu’elle n’avait pas envie de se confier à lui, ce n’était pas du tout ça. Mais elle savait qu’elle pouvait en parler à quelqu’un qui pourrait très certainement l’aider à faire entendre raison à sa mère. Et cette personne était bien toute désignée. C’était Luke. Son père de cœur, l’homme qui avait toujours été là pour elle, qui l’avait élevé, et que Jocelyne écoutait un minimum. Elle lui avait donc envoyé un message pour savoir si elle pouvait venir le voir au poste de police, et dès qu’elle avait reçu une réponse positive, elle avait attrapé sa veste pour sortir de l’Institut et se rendre sur place. Le chemin n’avait pas été bien long, et même si ce n’était pas celui qu’elle prenait habituellement, ça faisait plaisir à la rousse de pouvoir à nouveau marcher dans les rues de New York sans craindre une attaque quelconque. Bien sûr, un psychopathe Terrestre pouvait toujours lui tomber dessus, surtout qu’elle avait désactivée sa rune de camouflage, mais ça, elle pouvait gérer. Après tout, elle avait déjà tuée quelques démons, alors ce n’était pas un criminel qui allait lui faire peur. Plus maintenant.

Arrivée sur place, la jeune Nephilim avait saluée quelques connaissances en montant jusqu’au bureau de Luke et une fois dans la pièce, un sourire avait tout de suite effleuré ses lèvres en l’apercevant, alors qu’il s’approchait d’elle pour la prendre dans ses bras. Ce genre de câlins lui avaient vraiment manqués, et elle avait l’impression, pendant un instant, de redevenir cette petite fille qui venait de faire au cauchemar et qui se réfugiait dans les bras de son père. C’était réconfortant. « Ça va super bien ! Enfin, mis à part maman qui pense encore que je sors avec le diable en personne… » Elle n’était même pas capable de tourner autour du pot avant d’entamer le vif du sujet. C’était surtout que ça lui tapait réellement sur le système, et qu’elle en avait marre. Elle voulait juste vivre son histoire d’amour sans avoir l’ombre de sa mère dans un coin qui les regardait de travers à chaque baiser échangé. « Et toi alors ? Tu vas bien ? Je suis désolée de pas avoir pris de tes nouvelles plus tôt… » Elle s’en voulait réellement. Et elle se sentait un peu égoïste d’avoir voulu passer un maximum de temps avec Jace au détriment de ses autres relations. Même s’ils avaient traversés beaucoup de choses tous les deux, et qu’ils étaient enfin heureux de pouvoir être ensemble, ce n’était pas une raison. Clary détestait l’idée de faire partie de ces filles qui oubliaient tout dès qu’elles avaient un mec.