i'm back in home
Lightwood
Elle se demandait quelque fois si la vie allait reprendre son court normal un jour, ou si même il y a eut un jour où elle avait été normale. Avoir grandit à Idris, entrainée à tuer des démons, et à toujours se préparer au pire, ça avait fini par l'habituer aux situations extrêmes. Aux situations d'urgence. Elle considérait qu'une attaque de démons c'était totalement gérable. De ces évènements qui survenaient si habituellement qu'elle n'avait plus de doute à avoir quant à la réussite de ses missions. Avoir à entrainer et superviser les nouveaux Shadowhunters qui venaient d'autres institus pour les préparer aux combats à venir, relevait plus de la corvée qu'autre chose. Bien que cela prouvait que les forces de l'Enclave se concentraient à New-York. Devoir porter à bout de bras les inquiétudes de ses amis, aider à faire tourner l'institue, et se lever chaque matin en se promettant de ne pas flancher, elle pouvait le faire. Elle s'en savait capable, ayant pris le partie de ne jamais baisser les bras ou simplement être faible. Elle considérait que tant qu'elle savait pourquoi elle se battait elle pouvait bien donner sa vie sans même hésiter.
Le problème c'est que la personne qui comptait le plus dans sa vie était loin d'elle. Elle ne connaissait pas parfaitement les raisons du départ d'Alec à Idris, et elle devenait folle à force de se poser mille et une question sur l'état de son grand frère. Elle aimait Alec - il était la personne qu'elle aimait le plus dans sa vie, et elle crèverait de savoir qu'elle allait le perdre. Pas après Jace. Pas après tout ce qu'ils avaient traversé ensemble ces derniers mois. Depuis son départ à Idris, elle était sur tous les fronts, s'occupant pour ne pas simplement avoir à penser à ce qu'il faisait. A comment il allait. Et au fait qu'elle ne recevait que très peu de nouvelles. Des messages sans fond qui ne la faisait pas entrevoir le réel problème. Elle n'était pas idiote - elle savait qu'il lui cachait quelque chose, que les raisons officielles de son départ n'étaient que cela : des excuses.

Elle s'en voulait aussi. Si elle n'avait jamais douté du fait que Jace leur reviendrait en vie - à raison - elle n'arrivait pas à concevoir qu'elle ait pu abandonner Alec sans même s'en rendre compte. Elle avait toujours mis un point d'honneur à supporter son frère, à être là pour lui, et à l'accepter tel qu'il était. A l'aimer comme il le méritait. Elle considérait qu'Alec était la personne la plus admirable et aimable qu'il lui soit donné de connaitre, un exemple que beaucoup devrait suivre sans doute. Mais Alec était aussi quelqu'un de têtu et de secret, qui s'inquiétait tellement pour les autres qu'il en oubliait que les autres pouvaient aussi s'inquiéter pour lui. La personne la moins égoïste qu'elle ait connu - et elle s'en voulait parce qu'elle avait le sentiment de l'avoir trop été.
C'est sur ces réflexions qu'elle s'arrêta, au milieu du bordel qu'était sa chambre, cherchant quelque chose à faire. Il était trop tard pour devoir partir en mission, trop tôt pour se replonger dans ses draps et oublier le reste du monde. Elle pouvait bien prétexter encore un entrainement, mais son corps la tiraillait. Elle revenait d'une soirée de combat au corps à corps avec quelques autres recrues, de mission avec des démons partis en fumée, et de course autour de l'Institue. Le besoin irrépressible de bouger pour combattre l'angoisse qui ne la quittait plus depuis le départ d'Alec. Il lui manquait. Il lui manquait horriblement.

Alors quand la porte de sa chambre s'ouvre soudainement, elle croit à un rêve. Une hallucination. Les jours se succèdent sans se ressembler, et elle n'a aucune idée de combien de temps s'est écoulé depuis le départ de son ainé. Mais tout à coup il était là.
ALEC — « Je t'ai pas trop manqué ?! »  Si. Si. Horriblement. Mais elle reste là à croiser les bras sur sa poitrine tâcher d'ichor.
IZZY — « Alec ! Ne t'avise plus jamais de me laisser aussi longtemps seul dans ce foutu institue ! C'était... Horrible ! » S'écria-t-elle en levant les bras au ciel dans un geste d'abandon dramatique, avant de se jeter dans les bras de son frère en se moquant de devoir le tâcher ou pas. Elle voulait juste lui montrer qu'elle était heureuse - à présent elle respirait déjà beaucoup mieux, pouvant profiter de la chaleur de son ainé. Il allait bien. Il souriait - elle se souvenait pas l'avoir vu sourire de la sorte depuis longtemps. « Tu vas bien, grand frère ? Tu semble allait mieux. Alors tu vas t'assoir et me dire ce qu'il s'est vraiment passé pour que tu partes pour Idris aussi soudainement. »