Tu te balades dans les rues de New-York. Enfin, balader est un grand mot, car tu as tes CVs en mains et que tu t'arrêtes à certains endroits pour y en déposer un. À peine quelques endroits fait, ton ventre gargouille. Tu soupires, cherches dans ton sac ta barre tendre et vas t'asseoir sur un banc non loin de toi. Tu la finis rapidement et te couches complètement. Tu mets un bras sur ton front. Tu es découragé. Tu aimerais retourner chez toi, mais affronter ta famille avec ton nouveau souci te semble impossible.
« Mais qu'est-ce que j'ai fait pour en arriver là ? » ○ \ ○ / ○ \ ○ / ○
Ta naissance fut un baume sur le cœur des Saunders, tes parents. Pendant des années, ils avaient tenté de continuer leur vie avec leur perte déchirante de ton frère. Ce dernier n'a jamais pu respirer une seule bouffée d'air. Charles James Saunders est mort dû à une asphyxie lors de l’accouchement. Tes parents ont eu énormément de mal à se remettre de tout ça. Ta mère croyant qu'elle était la cause de la perte de ton frère. D'ailleurs, elle n'avait aucune envie de parler de futurs enfants. Le couple se détacha un peu plus chaque jour jusqu'à n'avoir que des relations platoniques. Quelques années plus tard, ta grand-mère paternelle prit la décision de s'occuper du couple. Elle voulait les voir heureux et être grand-mère avant de quitter ce monde. Elle arrangea tout pour qu'ils retrouvent l'amour et complicité qu'ils avaient perdue. Au bout de deux mois et quelques petits jours, le soleil était revenu chez les Saunders. Ce qui plaisait énormément toute la famille. Ce qui arriva arriva. Ta mère tomba une nouvelle fois enceinte. Cependant, la crainte de perdre un nouvel enfant était toujours présente pour tes parents. Ils firent donc encore plus attention que la première fois et prirent un peu plus de rendez-vous avec un médecin. La grossesse se passa très bien même si elle fut très stressante.
Une fois présente et sous leurs yeux, tes parents se détendirent un peu. Ils n'eurent pas le choix de te laisser un peu plus de liberté, car la vie rembourrée de plume et de coussins n'était pas fait pour toi. Tu possédais cette envie d'aventure et de découverte comme ton parrain, le petit frère de ta mère, possédait. Il n'avait jamais su tenir en place. D'ailleurs, il allait de pays en pays, d'aventure en aventure. Lorsqu'il s'arrêtait au Ranch, tu étais impatiente d'entendre l'une de ses histoires. Il était la seule personne que tu voyais lorsqu'il était présent. Les autres membres de la famille en étaient tous un peu jaloux.
Enfin, ton enfance était remplie d'histoires, de rêveries, d'amour et d'animaux dont tu prenais soin. Tu avais même donné des noms à ces derniers. La vie était belle et tes parents ne semblèrent combler d'avoir qu'un seul enfant. C'est ce que tu croyais jusqu'au jour où une petite tête blonde pointe le bout de son nez chez toi. Immédiatement, toute l'attention se tourna vers le petit ange. Elle était tellement mignonne et gentille selon tes parents. Toi, ce que tu voyais était très différent. Tu la voyais comme une menace. Tu avais l'impression qu'elle te prenait tout ce qui était à toi. Comment pouvait-elle être plus intéressante que leur fille. Tu en étais jalouse et tu ne le cachais pas le moins du monde. Du haut de tes huit ans, tu faisais tout pour lui montrer qu'elle n'était pas à sa place, qu'elle n'était pas une Saunders. Tes parents te réprimèrent ton attitude, mais ça ne t'empêcha pas de faire ce qui te plaisait. Si c'était la seule manière d'avoir l'attention, tu allais le faire jusqu'à ce que la petite parte. Cependant, ton comportement changea du tout au tout après quelques semaines. Aussi étrange que cela pu être, tu avais pu l'observer et comprendre que finalement, la petite n'essayait pas de voler ta place. Elle était simplement perdue, n'avait plus rien à quoi se rattacher, était en terrain inconnu et ne savait pas comment avancer, de quel pied danser. Tu te sentis affreusement mal et décidas de réparer ton erreur en t'occupant d'elle. Tu lui montras comment prendre soin des animaux et quel animal laisser tranquille. Tu lui montras aussi tout ce qu'elle devait savoir de la ferme. En l'espace de quelques mois, vous devîntes très proche comme de vraies sœurs.
Ton adolescence fut comme tous les jeunes de cet âge. Tu te cherchas, essayais de te comprendre et voulais plus de liberté. Ce fut pour ses raisons que tu sortis quelques fois en douce. Tu voulais expérimenter et découvrir ce que la vie avait à t'offrir. Bien entendu, la campagne n'offrait pas les mêmes services qu'en ville. Tout ce que vous faisiez, les jeunes, étaient des promenades nocturnes avec histoires d'épouvantes au rendez-vous, des séances de baiser pour ceux qui avaient quelqu'un et quelques petites bêtises. Des bêtises qui nuisirent tes notes scolaires et qui ne plaisaient pas du tout tes parents. Une chicane éclata pour ça. Selon toi, ils ne te comprenaient pas.
« J'étouffe ici » fut la phrase qui termina votre "conversation". Vous ne vous parlâtes pas pendant trois semaines. Ces trois semaines-là, tes allées et venues étaient un peu plus surveillé. Ce furent eux qui brisèrent le silence te demandant ce qu'ils pouvaient faire pour t'aider. Te garder contre ton gré à la maison n'allait pas aider et ils le savaient.
« Je ne sais... J'ai besoin d'essayer de nouvelles choses. » Ils hochèrent la tête et te proposèrent d'aller porter des CVs avec toi à des petits commerces.
« Ainsi, tu auras ton propre argent et tu pourras avoir un peu plus de liberté sur ce que tu fais. » Bien entendu, ton père voulait dire dans la limite du possible et de l'acceptable. Ça t'allait très bien.
« Puis, tu pourrais passer ton permis » rajouta ta mère. Après cette conversation, la maison revint à son ambiance habituelle.
À l'âge de vingt ans, tu te rendis compte que tu avais assez économisé d'argent pour t'acheter la voiture que l'un de tes voisins vendait. Elle n'était pas neuve et n'était pas la plus jolie qui soit, mais elle allait être à toi. Par un après-midi, tu allas avec ton père vérifier que tout était bien en ordre. Tu ne voulais tout de même pas acheter de la ferraille ou te retrouver dans un accident de voiture. Tout sembla en ordre et quelques jours plus tard, tu avais ton Amanda. Tu l'utilisas pour aller travailler, te rendre à quelques endroits et en profita avec Willow. Faire des tours de voiture entre sœurs, la musique à fond, il n'y avait rien de plus merveilleux.
Tu avais vingt-un ans lorsque tu décidas de t'inscrire à concours étudiant de l'école nationale supérieur, Louis Lumière. Tu avais calculé ton argent et tu pouvais aisément t'envoler vers la France lorsque pour l’événement. Tu passas trois jours là-bas. La première journée pour bien te préparer, la deuxième pour le concours et la troisième pour visiter un peu l'endroit. Si tu n'étais pas accepté comme étudiantes étrangère, tu pouvais au moins te dire que tu avais une partie de la France. À ton retour à la maison, tu essayas de ne pas trop penser à tout ça en travaillant un peu plus. Après quelques mois, tu reçus ta lettre. Tu ne pouvais pas l'ouvrir. Tu craignais un refus et demandas à ta sœur de regarder pour toi. Tu fus heureuse lorsque les mots « vous êtes accepter dans le programme de cinéma » furent dit. Tu sautas partout et tous semblèrent heureux pour toi. Enfin, c'était ainsi jusqu'à ce que le fameux jour de ton départ approche. Willow semblait affecté plus que tes parents. Tu allas donc une nuit te glisser sous ses couettes pour la faire parler. Une fois qu'elle t'expliqua ce qui lui arrivait, tu la tenir au courant de ce qui se passerait là-bas. Soulager, vous vous endormîtes l'une à côté de l'autre.
Le jour de ton départ arriva. À l’aéroport, tu n'arrivais toujours pas à te tenir. Tu étais excité de découvrir un nouveau monde. Ta mère pleura quelques larmes. Ton père se retenait pour être le soutient de ta mère. Quant à Willow, elle fut dans tes bras pendant quelques minutes. C'était ton bébé comme tu la surnommais et la quitter te faisait un peu de peine, mais tu avais besoin de voler de tes propres ailes. Pendant le voyage, tu rêvassais à tout ce qui pouvait t'arriver.
Tes études à l'école Louis Lumière se passaient très bien. Tu te trouvas un petit boulot pour payer ta partie de la cohabitation. Tu donnais des nouvelles à ta sœur au début de ton aventure. Tu te fis quelques amis autant étrangé que français. Avec ces derniers, vous faisiez plus qu'étudier. Vous faisiez des activités comme du magasinage, des sorties de toutes sortes, allaient à des fêtes... D'ailleurs, ce fut lors d'une de ses petites fêtes que tu rencontras Félix. Il fut ton premier sérieux petit ami. Tu en étais très amoureuse. Mais au bout de sept mois, tu commenças à te poser des questions. Il était de plus en plus distant et te cachait quelque chose. Tu essayais de lui en parler, car tu ne voulais pas laisser ta jalousie prendre le dessus. Cependant, il évitait de te répondre ou te répondait en te posant une question ou te disait que tout allait bien. Un mois et deux semaines plus tard, tu mis fin à votre relation. Il ne te faisait plus confiance et tu doutais de plus en plus de ses paroles. Félix ne sembla pas bien prendre la rupture, mais n'en fis rien. Ce fut sa sœur qui se chargea de toi.
C'était par une nuit de septembre que tu la vis. Tu venais de quitter le bar auquel tu étais avec l'une de tes amies. Elle venait de vivre, deux mois après ta séparation avec Félix, une rupture avec son copain de cinq ans. Tu avais donc passé la journée avec elle et tu l'avais quitté en la laissant se faire ramener par son frère. Tu marchais donc vers ton appartement et ce fut à ce moment que Flora t'interpella. Tu te retournas vers elle. Tu vis les traits de son visage se déformer pendant qu'elle te parlait. Sa voix se transforma aussi. Il ne t'en fallu pas plus pour que ton instinct prenne le dessus. Tu te mis à courir. Tu tournais à droite, à gauche, allais tout droit. Tu espérais qu'elle te perde de vu. Tu t'arrêtas finalement dans une petite ruelle, à bout de souffle. Tu te cachas et appelas l'un de tes amis. Lorsqu'il décrocha, tu levas ta tête vers ce qui te soufflait au visage. Tu vis, à peine le visage de la bête, car elle te mordit. Tu crias de douleur et te battis du mieux que tu pouvais avec la chose. Quelqu'un arriva et fit fuir l'animal. La douleur était si forte que tu perdis connaissance. Tu te réveillas dans un endroit sombre et humide. Tu étais attaché. Tu ne comprenais rien. La seule chose que tu savais était que tu avais mal partout, mais surtout à la jambe qui avait été mordu. Tu implorais la personne qui te tenait dans cet endroit de te laisser partir. Il fallait que tu te rendes à l'hôpital. Une voix très masculine et très imposante se fit entendre. Il t'expliqua la raison pour laquelle il ne pouvait pas te laisser faire ça. Pour toi, ce qu'il racontait faisait ni queue ni tête. Pleurant de douleur, tu te transformas la première fois en loup.
Après cette fameuse nuit, tout changea. Tu allais de moins en moins en cour, car la moindre contrariété pouvait mener à une transformation. Tu te sentis de plus en plus isoler des gens et de ta liberté. Tout ça pour apprendre à contrôler ce nouveau toi. Heureusement, tu n'étais pas complètement seule pendant ton cheminement. Tu avais de l'aide d'un petit groupe de trois personnes. D'ailleurs, ils te proposèrent plusieurs fois de rejoindre leur meute, mais ça ne t'intéressait pas. Tu avais envie que d'une seule chose : rentrer aux États-Unis. Ton rêve de voyager était toujours présent, mais la France avait perdu de son charme. Elle était devenue une sorte de prison. Puis, tu te devais de retourner avant que ton Visa n'échoue. Tu réussis à te stabiliser du mieux que n'importe quel loup-garou pouvait et te préparas à repartir pour la maison. Ce fut en faisant tes valises que tu te rendis compte que tu ne pouvais pas retourner à Peekskill. Tu ne voulais pas que tes parents s'inquiètent de ton, parfois, étrange de comportement. Puis, tu ne savais pas si tu pouvais compter sur qui que ce soit t'aider à faire face aux soirs de pleines lunes. Tu te retournas vers la seule personne qui pouvait t'aider, celui qui t'avais presque tout appris sur ta nouvelle condition. Il t'indiqua plusieurs noms de ville où il était possible de trouver une petite aide une fois de temps en temps. Il t'indiqua plusieurs noms de ville où il était possible de trouver une petite aide une fois de temps en temps. Tu souris. Cette ville était ce dont tu avais besoin. Un nouvel endroit à visité et un nouveau départ.
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Te remémorant un peu comment tu t'étais retrouvé à chercher un emploi à New-York, tu te rassois et souris malgré tout.
« Ça pourrait être... » Tu t'arrêtes. Hors de questions de te porter malheur. Une petite tape sur tes cuisses et quelques mots pour t'encourager toi-même te suffisent pour te faire lever.