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Catarina et Anna

Catarina souffla doucement au-dessus de son chaudron. Elle n’arrivait à rien avec cette potion. Tout ce qu’elle essayait tournait à l’eau de boudin et ce n’était pas comme ça qu’elle allait pouvoir aider son ami. Plusieurs heures qu’elle essayait de trouver la bonne combinaison et qu’elle n’arrivait à faire exploser la mixture qui se trouvait dans le chaudron. Elle en avait plein les cheveux et le tablier qu’elle avait mis au cas où des choses comme cela arrivent. Avec le recul, peut-être aurait-elle dû protéger ses cheveux aussi. Un soupir passa ses lèvres alors qu’elle vidait le contenu du chaudron dans l’évier avant de le reposer à sa place, sur la table au milieu de la pièce qui lui servait de bureau obscure. C’était le dernier essai qu’elle faisait aujourd’hui. Cela ne servait à rien de s’acharner sur quelque chose qui ne fonctionnait visiblement pas. Bien que cela l’agace au plus au point, la sorcière quitta son bureau, laissant par la même occasion, le tablier qui l’habillait quelques secondes plus tôt. Lorsqu’elle tomba devant l’une des nombreuses fenêtres que comportait son appartement, Catarina se rendit compte que le temps avait passé beaucoup plus vite qu’elle ne l’aurait imaginé. Il faisait déjà noir à l’extérieur et lorsqu’elle regarda l’horloge qui trônait au milieu du mur de son salon, elle se rendit compte que 22 heures était passé.

- Génial, grogna l’infirmière alors qu’elle passait le salon pour se rendre dans la cuisine.

Une fois les mains lavées et séchées, Catarina attrapa le téléphone portable qui traînait sur le plan de travail. Elle avait décidé de le laisser là pour ne pas être dérangé cette après midi mais peut-être aurait-elle dû le garder avec elle. Plusieurs appels en absence et une tripotée de messages. La plupart venant de ses amis de travail qui lui demandait comment se passer ses quelques jours de repos. L’un des messages attira néanmoins son attention. L’expéditeur était Anna, une sorcière qu’elle avait prise sous son aile et qui était devenue une véritable amie. Si ce n’était pas plus. Catarina avait tendance à être un peu - voir même beaucoup - maternelle avec la jeune femme. Ce qui parfois n’était pas au goût de la blonde et qui faisait rire Catarina. Et la réponse qu’elle allait donner au message qu’elle lui avait envoyé n’allait pas être au goût de l’autre sorcier. “Tu sais que tu n’as pas besoin de demander avant de passer, t’es comme chez-toi à la maison”. Et l’infirmière le pensait réellement. Un sourire aux lèvres, Catarina reposa son téléphone sur le plan de travail avant de s’inquiéter de ce qu’elle allait manger. Un coup d’oeil dans le frigo et la sorcière décida de commander. Franchement, elle adorait cette époque. Tout venait à tout sans qu’il y ait le moindre pas à faire. Si parfois Catarina regrettait le bon vieux temps, elle ne regrettait absolument pas la misère et la famine qu’elle avait traversée dans ses jeunes années.

Une fois les sushis commandés, Catarina s’autorisa une douche qui dura bien plus longtemps qu’elle ne l’aurait imaginée. Trainasser sous la douche était devenu un véritable problème et principalement pour la facture d’eau qui arrivait à la fin de chaque mois. Mais comme le reste, pouvoir se laver à convenance était tout de même un luxe dont elle ne se priverait plus. Alors qu’elle éteignait l’eau, la sonnette retentit dans l’appartement, obligeant la jeune femme à attraper en vitesse une serviette et de quitter la cabine en direction de la porte d’entrée. Elle aurait pu utiliser ses pouvoirs pour se sécher et s’habiller dans la minute mais Catarina n’était pas comme ça. Elle était assez nature et accueillir quelqu’un à la porte en serviette qui lui arrivait mi-cuisse ne la dérangeait absolument pas. Lorsque la porte s’ouvrit, la basanée afficha un sourire sincère sur ses lèvres.

- Anna ! Quel plaisir de te voir ! salua-t-elle avant de se déplacer pour la laisser passer.

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