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having to leave your differences behind × feat. Lily
Breanna Montgomery
Children of the Night
Breanna Montgomery
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(#) Sujet: having to leave your differences behind × feat. Lily ♦ Jeu 8 Fév - 18:37
I've had enough of others telling me how to act. Now, I'll do it my way. ••• Qui dit sortie nocturne, dit chasse aux humains, bien sûr! Les poches de sang que l’on m’apportait, je les plaçais au frigo, mais je ne détestais me nourrir ainsi. Mes crocs étaient faits pour percer la chair humaine, alors pourquoi m’en priver ? Je m’attirerais les foudres de Raphael, mais je m’en fiche éperdument. Il n’aurait qu’à venir me faire la morale, comme la dernière fois. Je mettrais mes bouchons, par contre, question de ne pas l’entendre aussi clairement. Le vieux pépé avait le don de m’énerver, avec son attitude presque hautaine et ses yeux qui roulaient tout le temps, sous l’exaspération. Puis son invitation à ce que j’emménage à l’hôtel Dumort … des conneries! Vivre parmi les vampires ? Et comment est-ce que je travaillerais, moi ? Ce n’est pas comme si j’avais des goûts de pauvre. Mes sessions de magasinages en ligne me revenaient toujours très cher, et c’était seulement grâce à mon boulot, que je pouvais facilement me payer mes envies de luxe. Faire des sacrifices, pour le bien des humains et des autres vampires ? Pfff. À quoi bon! Ce que je désirais, c’était de vivre ma vie de … eh bien de morte-vivante, de façon à ce que j’oublie mes problèmes. Toute l’éternité, c’est une période de temps bien trop indéfinie qui me donnait la chance, ou plutôt le malheur, de changer de perspective. Mais ce n’était pas la seule chose à laquelle je pensais. En effet, malgré les semaines et les mois qui passaient, j’en revenais toujours à ce moment décisif, celui de ma transformation. Une pure idiote, voilà ce qu’elle fut, pour suive si aveuglement un mec juste parce que sa voiture était très luxueuse. Des manies qui ne se dissipèrent pas, même avec mon arrivée à la Grande Pomme et qui me coûtèrent littéralement ma vie. Quels pouvaient être les bons côtés de mon désarroi ? Aucun. Je n’avais d’autre choix que de vivre avec une grave erreur. Ça, et puis essayer de ne pas trop broyer du noir.

« Le bar devrait se trouver dans le coin. J’suis sûre qu’on est pas si loin que ça. » Je m’arrêtais, un sourire en coin. Ces humains savaient-ils à quel point ils me facilitaient les choses ? Il suffirait d’un petit moment d’égarement pour que je me précipite sur l’un d’eux et que je le traîne jusqu’à une ruelle. Patience. Une qualité qui me manquait mais à laquelle je devais faire constamment face. Le besoin de les suivre, d’attendre le faux pas de l’un ou l’une pour me nourrir. Et cet égarement à ma portée, alors que l’une des filles se figea sur place, trop occupée à fixer l’écran de son téléphone. Pas une seconde de perdue, alors que je me jetais sur elle, et partait en courant, quelques rues plus loin, dans un recoin très peu recommandé de la ville. Éloignée de ses amies et incapable de comprendre ce qui venait de se passer, elle fit ce que tout bon humain essayait, c’est-à-dire se défaire de ma poigne de fer. Peine perdue, pour la jeune adolescente. « T’as beau essayé, t’arrivera pas. » Un ton neutre, mon visage qui n’exprimait aucune émotion. Je tentais de garder mon calme, question de ne pas la tuer, une fois que je me mettrais à boire. Une grande inspiration, puis je la forçais à bouger un peu la tête pour être juste à point. Mes crocs se rapprochèrent de son cou, sous ses supplications, et je n’eus le temps que de les sentir commencer à percer sa chair lorsque je perçus la présence de quelqu’un derrière moi. Poussant un soupir d’énervement, je laissais ma proie tombée, s’étant sans doute évanouie sous la peur, et me retournait pour faire face à une jeune femme au teint blafard, ce qui indiquait qu’elle était une vampire, tout comme moi. Envoyée par Raphael, sans aucun doute. « On est venu pour me donner mon deuxième avertissement, c’est ça ? Non mais vous vous êtes passé le mot ? » Je regardais un bref instant ma victime, toujours par terre. Son cœur qui pompait me faisait presque saliver d’envie. « Bah ouais, j’me nourrissais, parce que votre sang en poche, c’est horrible, ça n’a aucun goût. » Un haussement de sourcil, suivit du croisement de mes bras. Tout de mon language corporel exprimait mon dédain pour ces idéaux beaucoup trop ‘green peace’.
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(#) Sujet: Re: having to leave your differences behind × feat. Lily ♦ Ven 9 Fév - 19:39
having to leave your differences behindWell the sun one day will leave us all behind, unexplainable sightings in the sky. Well I hate to be the one to ruin the night, right before your, right before your eyes. ( AWOLNATION → Kill Your Heroes )Et le chasseur devient chassé, songea Lily non sans une certaine ironie.
Adossée à sa moto garée le long d’un mur crasseux que beaucoup de gens préféraient éviter, ce qui, question de discrétion, l’arrangeait pas mal, la vampire s’efforçait de garder un œil sur la capricieuse diva qui commençait à leur coûter cher en poches de sang, mesdames et messieurs, j’ai nommé Breanna Montgomery. Pas sûr qu’elle fasse l’effort de les boire, d’ailleurs, ces fameuses poches de sang (y avait-elle déjà goûté au moins ?), si l’on se fiait à sa présence ici ce soir, s’éternisant au détour d’une rue mal famée du Bronx, louvoyant avec aisance parmi les fêtards tardifs, jeunes ou vieux, hommes ou femmes, beaux ou laids et tout ce qu’il y avait entre les deux, rôdant comme un prédateur cherchant sa proie. Ce qu’elle était, la garce, songea Lily, un petit sourire amusé se dessinant subrepticement sur ses lèvres. Un loup en habit d’agneau. Un diable déguisé en ange.
Une gamine irresponsable qui prenait des grands airs.

Lily suivait la rouquine depuis un bon bout de temps déjà, quelques jours qui lui avaient paru une éternité, même routine assommante, matin et soir, de quoi mourir d’ennui des milliers de fois. Mais Breanna était jeune, jeune et seule alors, magnanime, elle s’était forcée. Au cœur du trafic infernal de New York aussi bien qu’à pied, guettant le moindre faux pas, l’erreur de trop qui justifierait qu’elle sorte de l’ombre, l’agrippe par la peau du cou et l’enferme dans une chambre de l’Hôtel Dumort jusqu’à ce que la rouquine comprenne que tout ça, c’était pour son bien, merde !
Désirant passer inaperçue, Lily portait de vieilles baskets, un jean délavé, une lourde veste en cuir noir, classique, efficace. Elle bénit distraitement au passage le melting pot new-yorkais, longtemps méprisé par les grands de ce monde et encore aujourd’hui remis en question par une poignée de réticents. Autrefois, ses yeux bridés, son accent, à peine mis le pied hors de Chinatown, ne lui auraient valu que des regards insistants, de la simple curiosité au dédain, sans oublier les légères traces de pitié, plus incompréhensible, qu’elle avait pu déceler parfois au fond des yeux d’un passant. Des ennuis, quoi. À présent, plus personne ne trouvait ça bizarre. C’était vraiment une belle époque.
Il existait des choses bien plus surprenantes, après tout, se dit Lily en levant les yeux au ciel.

À la lisière de son champ de vision, un éclair de couleur, rouge rouge rouge, attira son attention sur la silhouette de Breanna qui s’était soudain mise en mouvement, une pauvre gosse sous le bras. Ça, c’était pour elle. Les lèvres de Lily tressaillirent et elle dut se retenir d’afficher un sourire moqueur (quelle manque de finesse ! Et l’encanto ? Et leur réputation de chasseurs habiles et charmeurs ?). Sans attendre, elle se décolla de sa moto et se précipita à la suite de la jeune et jolie novice dans les tréfonds du quartier (et ce terrain de chasse, si peu agréable ! Absolument impardonnable) où Breanna avait emporté sa malheureuse victime, où la senteur piquante des ordures non ramassées se faisait plus intense. La peur faisait s’accélérer les battements du cœur de la Terrestre. Tout autour d’elles se dressaient des immeubles gigantesques qui projetaient leurs ombres sur les trottoirs en mauvais état.
On avait déjà fait mieux, comme lieu de rencontre.

Malgré tout…
Le décor, les crachotements furieux des voitures quelques mètres plus loin, la fraîcheur de la nuit, même l’humaine avait le même âge. Elle avait le même âge que celle qu’elle avait failli tuer des décennies plus tôt, avant d’être interrompu par un gosse à la langue bien pendue qui portait un crucifix autour du cou. Tout ça la ramenait soixante ans en arrière, à ces souvenirs lointains et pourtant encore dangereusement si proches de la période de sa vie dont elle était la moins fière, quand elle buvait du sang à l’excès directement à la source. Oh douce ironie.

Lily n’eut même pas besoin de s’annoncer, de la forcer à relâcher son emprise. Breanna ne tarda pas à percevoir sa présence et délaissa aussitôt sa victime, l’abandonnant négligemment sur le sol. Elle ne se releva pas. Lily plissa les yeux. Mauvais choix. Elle espérait, pour le bien de la rouquine, qu’elle n’était qu’évanouie. Elle rendit à Breanna son regard avec une froideur qui ne cachait pas sa défiance. Les mots qu’elle lui cracha au visage ne firent qu’alimenter le feu de sa colère. Tant de dédain pour les autres, pour ce qu’ils étaient prêts à faire pour elle… Généreuse, elle l’autorisa à déverser son fiel, à lui montrer toute son ingratitude, son mépris pour leurs poches de sang soi-disant sans goût même si, oh, ce n’était pas de leur faute à eux si elle était anesthésiée de la langue à vingt ans ou presque.

Pendant un moment interminable, Lily fixa le corps inanimé de la jeune fille étendue entre elle, sans un regard pour Breanna. Qu’est-ce que Raphael lui avait dit, cette nuit-là, déjà ? Elle se remémorait distinctement les “stupide” secs et cassants qu’il assénait en guise de ponctuation toutes les trente secondes. Au-delà de ça, c’était un peu flou (ah ! Si seulement).
Mais elle n’était pas Raphael.
Dommage pour Breanna.

Lily sourit, un sourire innocent de petite fille polie. La bouche en cœur, c’est d’une voix guillerette qu’elle lâcha : « Oh, Raphael ne t’a pas dit ? Il n’y a pas de deuxième avertissement. »

Aussitôt, elle se mit à bouger, comptant sur l’effet de surprise. Sa main se referma sur le bras de Breanna, ses yeux pétillants de malice se rivèrent aux siens l’espace d’une fraction de seconde et l’instant d'après, la princesse atterrissait violemment contre le mur le plus proche, l’éloignant de la Terrestre plus efficacement que toutes les supplications du monde. Lily s’agenouilla auprès de la jeune fille évanouie et vérifia son pouls, tournant ostensiblement le dos à la rouquine. Elle était encore vivante, soulagement intense. Elle rectifia sa position, en cherchant une confortable. Elle tenta de se maîtriser, dressant ses défenses face à cette faim sournoise, insidieuse qui avait menacé de l’envahir dès qu'elle avait fait mine de s'approcher de la Terrestre (un cœur battant, une gorge tendre, une peau si douce), véritable tempête qui tourbillonnait sous son crâne, jusqu’à ce que le rugissement de ses émotions traîtresses s’apaise en un grondement distant. Un bruit derrière elle la rappela à la réalité. Elle se redressa et se tourna vers son souci du moment, s’interposant entre elle et sa proie.
Elle ne s’inquiétait pas pour Breanna. C’était une vampire. Elle s’en remettrait.

« Bien. On peut discuter. Je parie que tu fais partie de celles qui pensent que la transformation, c’était le plus dur. Que maintenant que c’est passé, tu peux tout te permettre. Faut que tu m’aides, princesse. Parce que je suis pas sûre de comprendre. »
Mensonges. S’il y en avait une qui pouvait comprendre, c’était bien Lily. Elles n’étaient pas si différentes, après tout. Mais, au lendemain de leurs transformations respectives, l’une avait eu de la chance et l’autre pas.
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Breanna Montgomery
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(#) Sujet: Re: having to leave your differences behind × feat. Lily ♦ Sam 10 Fév - 3:55
I've had enough of others telling me how to act. Now, I'll do it my way. ••• Se faire interrompre pendant le repas, une vraie plaie! Pourtant, je ne demande pas le monde, juste un petit moment pour me repaître. Une jeune femme, la proie parfaite. Le sang avait toujours meilleur goût. On pourrait presque comparer ça une truffle au chocolat, une friandise que l’on ne déguste pas depuis longtemps. Elle était là, à ma portée, si près de mes crocs, et soudainement, je ressentis des yeux nous scrutant. Enragée, oui, mais pas au moins de perdre la tête et de m’attaquer sans voir à qui j’avais à faire. Heureusement que j’avais cette manie, car il s’agissait d’une vampire. Rien qu’à en juger par la manière qu’elle me regarder, je pouvais facilement deviner qu’elle était de ceux qui jouaient les pacifistes. Raphael! Il allait finir par me faire perdre patience. Déjà, avec les poches qu’on déposait à mon appartement, j’y voyais un message subliminal, celui de surveillance. Bon, encore là, ils ne vérifiaient pas la quantité que j’ingurgitais, ce qui me donnait la chance de continuer mes chasses sans trop de mal. Me voiler le visage ne me servirait cependant à rien maintenant. Elle pourrait rapporter au pépé tout ce qu’elle venait de voir, ce qui me vaudrait certainement plus qu’un avertissement. Mon seul espoir, c’est que je sache me sortir d’affaire en discutant. Pas avec douceur, ce n’est pas mon style de toute façon. Brusque, très brusque, et avec un air renfrogné, vu que je ne pouvais pas poursuivre mon repas.

Le regard de la mystérieuse suceuse de sang se dévia vers la victime, encore inconsciente, avant de me sourire et de lâcher, sur un ton trop gai pour la situation, qu’il n’y avait pas de deuxième avertissement. Puis, sans même que je ne puisse réagir à temps, elle me saisit le bras, nos regards se croisant pendant un bref moment avant qu’elle ne m’envoie valser contre un mur. C’était bien la première fois que je me faisais ainsi attaquée depuis ma transformation, et bien que mon corps soit bien plus solide que lorsque j’étais humaine, cacher la douleur était impossible. D’abord les fesses, suivit du dos et bien sûr de la tête. Un grognement, un mince « merde » avant de se relever, doucement. Je regardais mon ensemble et rumina devant l’état lamentable de la robe. Bonne à jeter, et ce, à cause de cette inconnue. « Deux semaines. Deux semaines, et voilà que c’est ruiné. Je sais à qui j’enverrais les coûts. » Oh oui, il me revaudrait ça, le salaud! Ce n’est pas comme si je vivais une vie de luxe. Mon travail de blogueuse me permettait de me payer bien des choses, mais j’y faisais extrêmement attention. Plus qu’aux humains. Matérialiste, oui, et alors ? Ce n’est pas comme si ma vie humaine était si différente.

Je m’essuyais encore un peu, détestant de plus en plus ces lieux ainsi que la vampire juste devant moi. Et là voilà qui se foutait entre moi et l’adolescente! Pitié! Elle venait de me ruiner la soirée. J’allais devoir retourner à l’appartement, me changer rapidement et espérer trouver quelqu’un d’autre juste avant que le soleil ne se lève. « Oui, c’est vrai, la transformation, c’est pas dans le top de ma liste, niveau moments mémorables. Mais on ne peut m’accuser de faire autrement que selon la définition-même d’un vampire. Un mort qui ressuscite et aspirer le sang des êtres vivants pour survivre. Exactement ce que je m’apprêtais à faire, avant que tu ne m’interrompes. » J’enlevais ensuite mes talons, ruinés et la seule chose que je pourrais envoyer en réparation. Devoir rentrer les pieds nus, c’est horrible. Sauf que ça me servirait de tactique pour essayer de convaincre le prochain bon samaritain de m’aider. Hop, une nouvelle souris dans mon piège. « Quand t’as pas d’autre guide, tu trouve c’que tu peux. Moi, c’est le dictionnaire. » Mon regard se fit plus noir, maudissant cette fameuse nuit où je me fis surprendre par Raphael. Depuis, plus un seul instant de paix!
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(#) Sujet: Re: having to leave your differences behind × feat. Lily ♦ Sam 10 Fév - 20:54
having to leave your differences behindWell the sun one day will leave us all behind, unexplainable sightings in the sky. Well I hate to be the one to ruin the night, right before your, right before your eyes. ( AWOLNATION → Kill Your Heroes )De la bouche de Breanna, les protestations ne tardèrent pas à fuser, agrémentées de jurons et de menaces vaines, déplorant la perte de sa robe, de sa dignité. Tout cet étalage eut le don de faire sourire Lily, peu impressionnée. Un bout de tissu, un bout de rien, ça se rachète. L’anonymat de la tranquillité, c’est un peu plus compliqué. Mais elle daigna la laisser parler tout de même puisque, visiblement, elle y tenait. Sans faire le moindre geste pour l’aider, pas sûr qu’elle le prenne bien, de toute manière, la jolie chinoise observa la tempétueuse rouquine se défaire de ses chaussures, se retrouver pieds nus, désintéressée et dédaigneuse, sur le macadam.

Elle s’approcha à pas lents de Breanna, histoire d’avoir tout loisir de la détailler plus attentivement, la toisant de haut comme on le ferait avec un animal sauvage, au mauvais caractère et aux réactions imprévisibles. Gravant ses traits dans sa mémoire. Elle n’en aurait peut-être plus le luxe de sitôt, après tout, et elle voulait être sûre de pouvoir la reconnaître dès le premier coup d’œil la prochaine fois que leurs chemins seraient amenés à se croiser, par hasard ou par erreur. Des cheveux flamboyants, des pommettes hautes, l’ovale gracieux de son visage… Elle était comme l’un de ces insectes tropicaux dont la carapace affublée de mille couleurs, brillant comme un petit trésor, ne servait qu’à dissimuler son poison foudroyant. Lily était parfois consternée par l’immensité de la bêtise des Terrestres, toujours prêts à sauter à pieds joints dans un piège aussi charmant. Peut-être même qu’ils y sauteraient plus vite si on les prévenait du danger, leurs fantasmes pouvaient souvent se révéler étranges. Fascinants, d’une certaine façon. Comment ne pas déplorer l’aveuglement de ceux qui vivaient autour d’eux sans les voir ?

« On t’a proposé un guide, commença Lily d’une voix posée, déterminée à répondre point par point aux accusations vides de sens de Breanna. Mieux que ça, on t’a proposé une nouvelle famille. C’est toi qui t’acharnes à refuser notre aide alors que ce serait tellement plus simple pour tout le monde. » Elle secoua la tête, comme si elle ne savait se décider entre l’amusement et l’atterrement.

Lily n’ignorait pas qu’elle était loin d’être parfaite, elle était orgueilleuse, elle était autoritaire, elle était rancunière, mais si elle avait bien un défaut qu’elle refusait d’avouer, c’était, étonnamment, sa loyauté dont les limites s’étendaient largement au-delà du raisonnable, au point qu’elle peinait à comprendre pourquoi, oui, pourquoi on ne voudrait pas rejoindre un clan, pourquoi on rejetterait la promesse d’un toit, d’un abri, en faveur de presque rien. D’une vie solitaire, confinée dans un appartement, des nuits entières passées à arpenter les rues de la ville à la recherche de chair fraîche, l’incertitude de la faim, la menace de l’aube qui pèse au-dessus des têtes, aucune main à laquelle se raccrocher, aucun visage ami…
À peine l’ombre d’une idée de ce que cela signifiait vraiment d’être un vampire, au-delà de leurs cœurs pétrifiés à jamais, de leur nouvel appétit pour le sang.

Elle poursuivit : « Tu ne peux pas t’amuser à piocher ce qui t’arranges dans le dico et t’étonner de découvrir en sortant de chez toi un monde infiniment plus complexe, princesse. » Princesse, ce surnom allait lui rester. Mais ce n’était pas de sa faute, il lui allait si bien, songea distraitement Lily en penchant la tête sur le côté. Un port de tête majestueux, une certaine classe, même attifée d’une robe qui menaçait de tomber en morceaux et les pieds nus… L’arrogance, aussi. « C’est pas comme ça que ça marche. »

Le regard noir que lui dédia Breanna inquiéta Lily plus qu’elle n’était prête à l’avouer. Elle tâcha de ne pas y prêter attention. Ce n’était rien qu’elle ne puisse gérer. En douceur et dans le calme. Probablement.

« Allez, je te raccompagne, dit-elle avec un soupir, faussement ennuyée, se dépêchant d’ajouter avant que la rouquine ne se mette à hurler : où tu veux, d’accord ? Je ne vais pas insister pour te ramener à l’Hôtel Dumort. Du moins pas aujourd’hui. Je n’ai pas la force d’écouter tes jérémiades. Mais hors de question que je te laisse toute seule. Pas après… ça. Je n’ai pas confiance. Ce soir, tu manges responsable ! acheva-t-elle d’un ton joyeux destiné à rendre la pilule plus facile à faire passer. »
Quelle blague.

« Ma moto est garée un peu plus loin. Désolée, pas désolée, va falloir se serrer. Je n’ai pas mis les pieds dans une voiture depuis quatre-vingt-dix ans. » Quatre-vingt-quatorze ans plus précisément, mais bon, on n’allait pas chipoter. « Mauvaise rencontre, conclut-elle dans un souffle. »

1925, un éclair qui déchire la nuit, les hurlements de Shila, sa première amie, son unique amie, coincée à l’arrière du véhicule, son beau visage éclaboussé de sang, le sien, le sang d’une femme qui ne s’appelle pas encore Lily Chen, qui cherche désespérément à repousser son agresseur, le monstre en costume, une douleur vive et soudaine qui la saisit, qui se propage de sa gorge jusqu’au plus profond de son être, et Shila qui hurle, hurle, hurle…
Certains soirs, elle jurait qu’elle pouvait encore l’entendre.

Ce n’était pas un évènement qu’elle se surprenait à évoquer. Pas parce qu’elle détestait ce qu’elle était devenue, non, bien au contraire. Mais parce que cette nuit-là, Shila était morte. Une gentille fille qui avait la tête dans les nuages et le cœur sur la main. Si Lily était morte à sa place et que Shila avait été transformée, elle aurait certainement préféré se laisser mourir de faim plutôt que de boire le sang d’un inconnu. Elle aurait eu ce courage-là. Elle méritait tellement plus que d’être abandonnée au bord d’une route déserte, vidée de son sang, ses traits harmonieux déformés par une terreur sans nom. L’homme qui l’avait changé en vampire avait bien fait de s’évaporer dans la nature sans même une pensée pour sa novice, parce que Lily n’aurait pas hésité à le tuer pour ce qu’il avait à Shila.
Si elle le recroisait, elle n’hésiterait pas.
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Breanna Montgomery
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(#) Sujet: Re: having to leave your differences behind × feat. Lily ♦ Dim 11 Fév - 6:44
I've had enough of others telling me how to act. Now, I'll do it my way. ••• Pas un seul moment de répit, avec moi. Ce disait exactement ce qui me passait par la tête, peu importe si on appréciait ou pas. Une rébellion, une liberté que d’enfin pouvoir s’exprimer sans vergogne, alors qu’avant, mes parents contrôlaient tout, jusqu’à nous corriger sur notre ton de voix et notre vocabulaire. Des enfants parfaits ? Seulement parce que ma mère était assez violente et s’emporta facilement. Dès que je sortais de la maison et me retrouvais avec mon petit cercle d’amies, tout changeait. Là, je devenais la pimbêche, la fille la plus détestée et pourtant, celle de qui on parlait presque toujours. Une frustration, lors de mon arrivée à New York, que de n’être qu’un individu parmi tant d’autres, à essayer de trouver sa place dans le monde de la mode. Mais maintenant, c’était exactement ce que je recherchais. Passée inaperçue, une tache plutôt facile les premières semaines comme apprentie vampire. Puis, ce faux pas. Ce foutu mexicain qui m’empêche de profiter, de trouver de quoi m’occuper pour le reste de l’éternité. Pourquoi moi ? N’avait-il pas d’autres vampires à surveiller ? Je mangeais, je rentrais et me cachais pendant toute la journée. Il me semble que j’étais sage pendant une grande partie du temps.

Tel un prédateur, elle s’approchait doucement de moi, me scrutant de haut en bas, comme si elle allait me tuer. La première fois, elle m’envoya valser contre le mur. Et là, qu’est-ce qu’elle ferait ? Allais-je le traverser ? Franchement. Me tenir droit. L’affronter à son petit jeu en ne sourcillant pas. J’attendais une autre attaque, du sarcasme équivalent au mien, un coup de poing … mais … rien. Un ton de voix posé, un petit secouement de tête, c’est tout. Un calme olympien qui devait cacher une rage énorme. « J’ai du mal avec l’idée de famille. Rien de personnel, c’est juste que j’ai pas eu de bol avec la mienne. C’est à cause d’eux, si j’me suis éclipsée. » Quelle horreur! J’préférais toujours éviter le sujet. Sauf que parfois, on ne me donnait pas d’autre choix. « Un guide ? Tu veux dire pépé ? J’crois que même lui, il refuserait! » Je ricanais, en repensant à la conversation avec Raphael. Combien de fois avait-il roulé des yeux ? Presque constamment. Rien que ma voix devait l’irriter, ce qui expliquait pourquoi je ne l’avais pas revu. Tant mieux. Il m’avait fait perdre patience plus d’une fois, à notre première rencontre. Ça finirait par en arriver à une attaque physique cette fois.

« J’en voulais déjà pas, d’votre monde compliqué. J’préférais le mien, c’était suffisant. J’me suis débrouillée pour survivre, vu qu’on n’a pas daigné après m’avoir transformé pour m’expliquer ce qui se passait. » Faisant fi du surnom, quoiqu’il me plaise. Une envie d’arracher la tête à celui qui m’avait si sauvagement mordu. Oui, bon, sa voiture était magnifique. Mais en y repensant bien, c’était vraiment idiot, de ma part, que de lui suivre si aveuglement. Oh, si je le recroise, je le tue sur place, que ce soit devant des humains ou pas. Qu’on me verrouille par la suite, je n’en ai rien à cirer. Tant que j’ai ma revanche … Et je l’aurais. Coûte que coûte. Je serais la dernière chose qu’il verra avant de crever. Connard. Me calmer était impossible. Donc, malgré que mon regard si noir ne soit pas complètement dédié à mon interlocutrice, je ne pouvais m’empêcher d’entremêler ces deux problèmes. Peut-être aurais-je dû faire un tri, mettre ma rancune de côté, le temps rassurer la vampire, lui dire que j’avais appris ma leçon et que je partirais à l’appart. Cependant, je ne fis pas attention, ce qui me valait maintenant d’être raccompagnée par l’inconnue. « Pardon ? C’est une blague, j’espère! » Pourquoi ruinait-elle mes plans ? Je comptais bien retourner chez moi, mais prendre un encas sur le chemin de retour. Avec elle collée à mes talons, plus question de faire ça! « Mon appartement. J’suis seule, j’fais ce que je veux, j’m’y sens bien. Alors oublie l’Hôtel Dumort, tu veux bien ? C’pas une place pour moi. Trop de monde. J’aime pas. » Je tordis le nez, rien qu’en pensant à tout ces vampires, partout, sans me laisser une seule minute en paix. Privacité. Chose qu’ils ne devaient pas connaître. « Manger responsable ? Tu rêves. J’en veux pas, de ces poches. C’est infecte ! Même la nourriture d’hôpital avait meilleur goût que ça. » Son ton joyeux n’aidait en rien, à part se questionner sur la capacité de ces gens à manger de la merde en croyant que c’était délicieux. À quoi bon avoir des crocs ? Autant les retirer, comme un dentier.

Et une autre mauvaise nouvelle; elle aurait droit à un trajet en moto. Quoi ? Adieu très chère coiffure! Je ressortirais de cette mésaventure avec une robe en morceaux, des souliers sans talons et mes cheveux comme un épouvantail. « Claustrophobe ? Quoique j’te plains pas, j’préfère la marche aux voitures, ces derniers mois. » Non, je ne devenais pas amie avec elle. J’étais simplement curieuse de ce petit détail, de la raison pourquoi elle détestait tant voyager dans un véhicule. « Mauvaise … décision, j’dirais. Ne jamais suivre un mec trop bien habillé dans sa voiture. Y’a anguille sous roche, s’il te sort le grand jeu. Moi, j’ai pas fait attention, et v’là le résultat. Un soir, j’suis humaine, puis hop, j’me réveille comme vampire. Joie. »
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(#) Sujet: Re: having to leave your differences behind × feat. Lily ♦ Lun 12 Fév - 19:14
having to leave your differences behindWell the sun one day will leave us all behind, unexplainable sightings in the sky. Well I hate to be the one to ruin the night, right before your, right before your eyes. ( AWOLNATION → Kill Your Heroes )Lily était habituée aux corps tremblants qu’il fallait enlacer, à la fois pour leur apporter du réconfort et pour les empêcher de se faire du mal, aux larmes qui refusaient de couler, aux hurlements sauvages, désespérés. Elle avait appris les gestes qui apaisent, universels, familiers. Loin d’être doux. Ses ongles plantés avec férocité dans la chair tendre d’une nuque courbée, un pouce qui traçait des cercles lents et réguliers dans le creux du cou en même temps, forçant même les plus récalcitrants à se nourrir, à garder leurs forces. Quelqu’un l’avait fait pour elle il y a longtemps. Elle n’avait pas oublié. Comment pourrait-elle oublier ?
Elle était moins habituée aux regards pleins de défiance, quasi identiques au sien, effrayants de ressemblance, presque un reflet parfait, aux postures raides comme la justice, aux mots que l’on crachait, joueurs, violents, pour tester les limites, pour provoquer. D’ordinaire, les novices avaient la politesse de ne pas comprendre ce qui leur arrivait, d’être effrayés. Ça la changeait, quoique l’étalage de sa vie privée, ce n’était pas nouveau. Elle connaissait. Elle leur prêtait une oreille attentive à laquelle chaque âme en peine est en droit de s’attendre. Mais là ? Elle y aurait droit une fois à l’Hôtel Dumort.

« Rien de personnel ? répéta Lily, qui prenait tout ça très personnellement. » Breanna n’avait pas le monopole de la vie de famille merdique. Ses propres parents ne l’avaient jamais aimé que de loin. Ils étaient déjà vieux lorsqu’elle était née, un petit miracle qui n’avait rien de réjouissant. Avec l’énergie du désespoir, elle avait traversé des océans pour échapper à leur négligence, pour voir si l’herbe était réellement plus verte ailleurs. Elle préféra se taire, se concentrer sur des choses plus essentielles. « Oh, soit. Vois plutôt ça comme un échange de bons procédés si ça t’arrange. On t’apprend à maîtriser tes nouvelles facultés et tu cesses de prendre des risques inutiles, en manquant de tous nous faire tuer au passage, toi y compris. Certains Shadowhunters ne font pas dans la dentelle. » Elle plissa les yeux. « Rassure-moi, tu sais ce qu’est un Shadowhunter, au moins ? » Raphael devait le lui avoir dit. Elle l’espérait.

Le “pépé”, lâché d’un ton si désinvolte qu’il en devenait encore plus incongru, la prit au dépourvu, lui arrachant un rire sincèrement amusé, faisant malgré elle écho au ricanement de Breanna. Elle tâcha de l’étouffer avec plus ou moins de succès. « C’est comme ça que tu l’appelles ? Je ne l’oublierais pas. » Et elle ferait en sorte que Raphael ne l’oublie pas non plus. Toutefois, elle se dépêcha d’ajouter, s’efforçant de reprendre son sérieux, se sentant obligée de défendre l’honneur de son leader et ami proche : « Cela dit, tu ne le connais pas. »

Ses hoquets de rire se calmèrent juste à temps pour entendre les protestations enfantines de Breanna. Quelque part, heureusement, parce qu’elle était sûre que la rouquine n’apprécierait sûrement pas de voir ses réclamations couvertes par le bruit de ses gloussements. « On a rarement le choix, se contenta de répliquer Lily. Ça ne veut pas dire que tu peux te permettre de faire n’importe quoi. Ou de ne pas articuler. C’est je crois, pas j’crois. » Détail. La vérité, c’est qu’elle s’en moquait. Mais si ça pouvait l’embêter…

L’indignation de Breanna face à sa proposition (son ordre) l’amusa. Lily jugea qu’elle devait s’estimer heureuse de ne pas essuyer un refus immédiat et qu’elle devrait cacher sa joie, histoire de ne pas la vexer, de risquer qu’elle change d’avis. Cependant, la tentation était trop forte et le sourire victorieux qui se dessina sur ses lèvres était éclatant, à peine assombrie par la mauvaise volonté apparente de la princesse. Ce soir, son appartement. Demain, l’Hôtel Dumort. « Super ! s’exclama Lily, préférant faire comme si Breanna venait de lui dire exactement tout le contraire de ce qu’elle lui avait craché au visage, l’ingrate. Je m’assurerais que tu manges bien. Ça peut être compliqué au début, c’est certainement la raison pour laquelle tu n’y as pas encore touché. Et une fois que la solitude commencera à te peser, tu auras droit à une visite guidée de l’Hôtel. » Pour la peine, elle la forcerait à porter son casque, histoire que la chaleur et la sueur achève de ruiner sa coiffure oh si impeccable.

Elle s’apprêtait à quitter les ombres de la ruelle lorsqu’un détail de son babillage la retint (« … ne jamais suivre un mec trop bien habillé dans sa voiture. Y’a anguille sous roche, s’il te sort le grand jeu. Moi, j’ai pas fait attention, et v’là le résultat. Un soir, j’suis humaine, puis hop, j’me réveille comme vampire. Joie… »), quelque chose qui réveillait de vieux souvenirs, des souvenirs désagréables. Elle se retourna vers Breanna, attentive à la manière d’une femme qui sait ce qu’elle recherche.

« Ça me rappelle quelqu’un, murmura Lily sans s’adresser à personne en particulier. » 1925. Une femme est morte, une vampire est née. « L’homme qui t’a transformé, il ressemblait à quoi ? demanda-t-elle, essayant de ne pas paraître trop concernée. » Très vite, cependant, son ton se fit plus insistant. Plus pressant. Elle ne réussit pas à s’en empêcher. Elle avait besoin de savoir. « Où est-ce que tu l’as rencontré ? »

Elle l’avait cherché. Elle l’avait cherché pendant si longtemps. À tous les coins de rue, dans les bars de la ville. Elle avait guetté sa voiture, erré sur les grands boulevards. Cherchant des situations qui se répètent, une immigrée sans papiers qui disparaît, une fille qui meurt après être montée dans la voiture d’un inconnu. Refusant de croire qu’elle n’était qu’un cas isolé, l’exception, parce que ça, ce scénario précis, c’était la seule piste sérieuse qu’elle avait. Mais l’homme qui l’avait transformé semblait tout bonnement avoir disparu. C’était tout sauf rationnel mais durant longtemps, dès que la rumeur d’une autostoppeuse retrouvée morte dans le coin parvenait à ses oreilles, elle avait pris le temps de vérifier l’affaire. Aucune n’avait été vidée de son sang. Aucune n’était devenue une vampire. Puis Camille avait fui, Raphael était devenu chef de clan et le temps avait commencé à lui manquer. Elle avait eu peur alors. Peur qu’il ne meure avant qu’elle ne lui mette la main dessus. Mais elle s’était résignée à croire qu’il avait quitté la ville et elle était passée à autre chose, pour ne pas devenir folle.
Les vieilles habitudes ont la vie dure, faut croire.
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Breanna Montgomery
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(#) Sujet: Re: having to leave your differences behind × feat. Lily ♦ Mar 13 Fév - 4:36
I've had enough of others telling me how to act. Now, I'll do it my way. ••• Mon attitude actuelle, un mur derrière lequel je me cachais. Un mélange de rage et de peine, ne voulant rien de cette vie de vampire. En venant à New York, je souhaitais une deuxième chance, une manière de me prouver à moi-même que je pouvais réussir, dans ma carrière, que ma vie ne se résumait pas qu’en l’entreprise de sirop d’érable de ma famille. Enfin libre des griffes de ma mère, pour me retrouver emprisonnée dans de nouvelles contraintes. Un besoin de solitude mais voilà qu’on idéalisait ce que c’était que de vivre parmi une famille de vampire, qu’on me convainquait de changer ma manière d’agir et de penser. Oh, si cette rencontre s’était produite juste après ma transformation, ils auraient eu droit à une jeune femme bien moins confiante. Un monstre, un sans-abri qui se cachait dans les ruelles les plus cachées du soleil, se rapprochant peu à peu de son appartement. Une fois à l’intérieur, elle se défoula sur tout, cassant certains meubles et verres. S’ensuivirent les pleurs, les pourquoi, puis finalement, les recherches sur internet, question de savoir exactement quoi faire. La terreur que d’apprendre comment me nourrir et finalement succomber à toute la plénitude que ça m’apportait.

« Bah oui, rien de personnel. » Ce n’est pas comme si mes commentaires si crus, envers le regroupement de vampires à l’Hôtel Dumort leurs étaient directement dirigés J’avais simplement une aversion pour tout ce que comportait le mot ‘famille’. Ça, et puis je m’étais bien échappée en douce de Woodstock pour vivre de façon indépendante. Pourquoi donc retourner dans une ambiance de lieu bondé de gens, alors que j’avais mon propre chez-moi ? « Ça ne m’arrange pas. Je sais parfaitement que cet échange vous sera bien plus favorable, et que pour moi, ce sera surtout une épine dans le pied. » J’en payais déjà le prix, que d’avoir dû accepter l’offre de Raphael. Maintenant, j’avais la preuve qu’on me surveillait, qu’on lui rapportait mes sorties nocturnes. Seul prix de consolation ? Il ne s’était pas étendu sur notre conversation, préférant certainement garder certains détails pour lui. « Oui, il m’en a parlé. Des angelots qui sentent divinement bon. Il me tarde d’en voir un. » Mon appréhension n’avait d’équivalent que ma grande curiosité de pouvoir moi-même estimer de l’odeur qu’ils dégageaient. Certains humains étaient déjà si délicieux … alors comment ne pas vouloir goûter à quelques gouttes du sang de shadowhunters ?

Un surnom qu’elle trouva pour l’homme qui n’arrêta pas de critiquer les tendances chez les jeunes. Un groupe dont je faisais encore partie, et auquel j’appartiendrais pour le restant de mes jours, maintenant. Un vrai grincheux, voilà ce qu’il me sembla être. Comment le voir autrement ? Lui, un guide ? Sa patience n’en était pas à ce point. Du moins, à ce que je pus en juger, lors de notre rencontre. « Tu peux bien lui en parler. Il a dû l’entendre plus d’une fois, dans notre conversation. » N’oubliant pas qu’il lui avait parlé également de pieu, une autre preuve qu’il ne tiendrait pas une seule journée avec elle comme novice à ses côtés. « Et je n’ai pas tellement envie de le connaître. » Ne l’estimant pas être quelqu’un vers qui je me tournerais en cas ultime. Il m’enverrait probablement balader, et puis de toute façon, je n’aurais pas l’ego de cogner à sa porte pour quémander un peu d’attention. Surtout en sachant qu’une vampire telle que celle-ci se tenait non loin. Elle et ses petits commentaires sur ma manière de parler. Franchement. « Oh, maintenant, on joue les profs, c’est ça ? » Un haussement de sourcils, démontrant clairement mon indignation, avant de poursuivre. « Là, tu sonnes exactement comme ma mère. Et tu sais quoi ? La seule façon dont j’aimerais la revoir, c’est morte et enterrée. Tu peux facilement deviner ce que je pense de toi, en ce moment. » Ça lui en dirait gros sur mes pensées et sur certaines parties de ma vie personnelle. Juste assez, sans entrer dans les détails.

La joie dans la voix et sur le visage de mon interlocutrice me contraria énormément. N’avait-elle pas compris que je n’agissais pas par pur plaisir, mais simplement parce qu’elle m’avait ruiné ma belle robe, en plus de mes talons ? L’appartement serait le seul endroit où je pourrais me changer en paix, où j’avais le contrôle de ma vie et où, malgré le fait que je ne puisse pas sortir, je m’y sentais tout de même humaine. En partie. « Compliqué ? Non. C’est surtout infect, et ça ne donne pas envie à qui que ce soit. Et puis quelle solitude ? C’est exactement pourquoi je suis venue à New York. Être seule. Ce que cet hôtel ne m’offre pas du tout. Donc non, pas de visite guidée. » Et encore moins de babysitter qui me force à monter en moto. Mon dégoût profond pour tout véhicule depuis ma mésaventure avec ce parfait connard me faisait faire de l’exercice, puisque je marchais à toutes les nuits. Mon babillage à ce propos, justement, qui résonna en cette parfaite inconnue, puisque celle-ci se retourna vers moi, une lueur particulière brillant dans ses yeux. Son murmure, je ne l’entendis qu’à moitié, mais il ne m’était sûrement pas adressé, de toute façon. Son ton de voix, néanmoins, changea complètement, se faisant à force plus insistant. « Un brun, aux yeux verts, le genre de mec pour qui tu fonds royalement quand t’as vraiment rien d’autre en vue. » Pourquoi la conversation se tournait-elle vers lui, alors que tout ce qu’elle souhaitait, c’était de le tuer et l’oublier ensuite ? « Dans un bar. Il m’a parlé de sa belle voiture rouge, luxueuse à souhait, qu’il me laisserait faire un tour. J’ai pas dis non. Je ne savais pas dans quelle merde je m’embarquais. » Mon visage qui exprimait la rage, cette fois dirigée vers le vampire séducteur plutôt que mon interlocutrice. « Pourquoi toutes ces questions ? Tu le connais, c’est ça ? » Probablement pas. Ce genre de gars avait certainement un mode de vie nomade. Une fille ici, et une autre dans un état différent.
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(#) Sujet: Re: having to leave your differences behind × feat. Lily ♦ Jeu 15 Fév - 13:05
having to leave your differences behindWell the sun one day will leave us all behind, unexplainable sightings in the sky. Well I hate to be the one to ruin the night, right before your, right before your eyes. ( AWOLNATION → Kill Your Heroes )Rien de personnel, rien de personnel… Facile à dire pour Breanna qui semblait se foutre de tout.

Lily se retint de justesse de lui faire remarquer que la princesse, qui refusait obstinément de descendre de sa tour d’ivoire, avait perdu sa chance de procéder à un marché équitable quand elle avait commencé à ne laisser que le chaos dans son sillage. Elle se tut mais son silence en disait long. Amusement. Consternation. Elle voyait Breanna la défier du regard, suivre avec des yeux méfiants sa marche lente et calculée. Elle avait compris en discernant son air farouche dans l’obscurité que la partie était perdue d'avance, qu’elle n’arriverait pas à la convaincre, pas ce soir. Qu’après son laïus, elle ne pouvait s’attendre qu’à une vague indifférence ponctuée de sursauts de fierté méprisante. Son intérêt, hum, gourmand pour les Shadowhunters, loin d’être une surprise, fit grimacer Lily, qui s’y attendait presque.

« Je n’espérerais pas à ta place, rétorqua la vampire en secouant la tête, s’interdisant d'en dire davantage. » Elle ne voulait pas éveiller la curiosité de Breanna en continuant d’évoquer devant elle un mets interdit. Les risques, le danger, l’incommensurable bêtise de ce projet, c’est probablement ce qui faisait le charme du sang d’ange à ses yeux. La détourner, la décourager ne servirait qu’à la pousser dans les bras du premier venu tatoué de partout. Elle parvenait à cerner l’attrait d'un tel plan, la curiosité et l’envie de sentir un goût soi-disant divin tapisser sa gorge, gonfler ses veines, décupler son énergie, sa puissance. Elle avait aussi connu l’époque du Cercle. On ne la verrait plus s’approcher d’un Shadowhunter de son plein gré sans une très bonne raison. Quelque part, elle enviait l’insouciance de Breanna, conséquence prévisible de sa jeunesse.

Ne doutant pas une seule seconde que Raphael devait en effet avoir subi les commentaires acérés, l’ingrat surnom à maintes reprises, Lily se contenta d’émettre un hmm amusé. Elle était sûre que Breanna avait eu droit en retour aux insultes, aux menaces, comme Lily des années avant elle. Elle ne les avait jamais prises au sérieux, s’était assagie sous son influence sans même s’en rendre compte, se moquant de ses airs si sérieux tout en se surprenant à suivre son exemple, convaincue malgré elle. Elle pensa à la personne qu’elle était alors, capricieuse, excessive, immature, à celle qu’elle était devenue, et se demanda brièvement si ce même potentiel résidait en Breanna.
Il devait être bien caché.
Sa remarque suivante lui fit hausser les sourcils. « Tu as tort, riposta-t-elle d’un ton sévère, brûlant de conviction. Raphael est quelqu’un de bien. »

Son arrogance persistait toujours, un haussement de sourcils, preuve de son indignation, un ton amer, des mots violents. Comme maintenant, alors qu’elle réagissait de manière, selon elle, tout à fait déraisonnable à ses remarques sur sa prononciation. Oh oh, songea Lily en l’écoutant patiemment jusqu’à la fin de sa tirade, intriguée. Visiblement, elle avait touché un point sensible. Mais si ce qu’elle laissait entendre sur sa mère était vraie, elle en avait forcément quelques-uns…

« Tu es née cent ans trop tard, répliqua Lily d’une voix calme, posée. Un rien orgueilleuse. Insultante car dénuée de toute peur. À ton niveau, tu ne représentes pas une menace. Je crains que tu ne doives te contenter d’un punching-ball ou aller retrouver ta mère pour lui régler son compte. » Elle fit mine de réfléchir puis reprit, faussement innocente : « Ou alors tu viens à l’Hôtel. Je peux t’apprendre quelques trucs. »

Elle n’était pas naïve. Refus imminent dans un… deux… trois… secondes. Néanmoins, cela avait le mérite de la distraire, tout comme le sérieux, l’indignation avec laquelle la rouquine répondit à sa (ironique, certes, mais tout de même) proposition de venir l’aider à planter ses dents délicates dans une poche de sang. Lily sourit, ne se faisant aucune illusion : « Dommage ! Si jamais tu changes d’avis, ma porte est ouverte. »

L’ascenseur émotionnel fut violent lorsque Breanna commença à lui décrire les circonstances étrangement familières de sa transformation avec une rage que, visiblement, elle peinait à contenir. Lily ne lui en voulait pas. Le genre de mec pour qui tu fonds royalement quand t’as vraiment rien d’autre en vue. En plein dans le mille. Cette nuit-là, c’était la fatigue, résultat d’années et d’années d’un travail abrutissant, qui l’avait amené à céder, à accepter la proposition de cet illustre inconnu. Un brun aux yeux verts. Lily éclata d’un rire amer, pâle écho de la rage qui se dessinait sur le visage de Breanna. Contrairement à la princesse, Lily avait eu le temps de laisser mûrir sa colère, de transformer l’étau brûlant dans sa poitrine qui avait longtemps menacé de l’étouffer en une détermination glacée, de celles qui vous donnent des ailes. Elle était prête depuis une éternité.

« Je l’ai connu autrefois, daigna-t-elle expliquer avec une ferveur renouvelée. Je pense. Ça ne peut qu’être lui. » Dans le cas contraire, elle ne le supporterait pas. « Alors il a recommencé, hein ? jeta-t-elle dans un souffle, les yeux braqués sur la rouquine. Faut croire que les gamines paumées, c’est son truc. Bon, on y va ? » Elles se livraient à une joute verbale à côté d’une adolescente évanouie. Le lieu n’était peut-être pas très adéquat.

Elle tourna les talons, quitta la ruelle et virevolta à travers les passants, certaine d’être suivie par Breanna. Elle voudrait savoir, comme Lily avait toujours voulu savoir. Elle se dirigea vers sa moto, toujours à l’écart, loin des oreilles indiscrètes, idéal pour la suite de leur discussion, et ouvrit le petit coffre à l’arrière. Tout en faisant mine de fouiller à l’intérieur (elle n’y avait rangé que son casque, qu’elle portait rarement ces temps-ci), histoire de ne pas avoir à regarder Breanna dans les yeux pendant qu’elle lui racontait un souvenir douloureux dans le but de l'appâter, elle dit : « J’ai été changée en vampire en 1925. Je sortais de l’usine, avec une amie. » Shila… Ses yeux sombres, pétillants de malice et d’intelligence, son sourire d’ange. Sa voix faillit se briser mais elle se reprit rapidement : « Il nous attendait, comme tous les soirs depuis plusieurs semaines. Il a proposé de nous ramener en voiture. Une belle bête, pour l’époque. Ce soir-là, je n’ai pas dit non, acheva-t-elle, répétant volontairement les mots employés par Breanna. » Je n’ai pas dit non, je n’ai pas dit oui. Je m’ennuyais. J’étais épuisée. Je voulais me changer les idées. Elle se retourna vers la jeune femme, lui tendit son casque d’un geste vif, brusque, autoritaire. Impatiente à l’idée de la voir dans un tel accoutrement, pieds nus, robe déchirée, casque énorme sur la tête. « Tiens, mets ça. J’ai besoin que tu me dises où ça s’est passé exactement et quand. » Elle ne dit pas pourquoi, de la même manière qu’elle avait préféré taire le sort funeste de Shila. Il y a des silences plus évocateurs, plus éloquents que tous les mots du monde.
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(#) Sujet: Re: having to leave your differences behind × feat. Lily ♦ Ven 16 Fév - 7:24
I've had enough of others telling me how to act. Now, I'll do it my way. ••• Dire que j’avais la vie plus facile que lorsque j’étais humaine serait mentir. Chacun à son lot de responsabilités … et puis oh, qu’est-ce que je dis là! Être une vampire fut à la fois une vraie malédiction pour moi, en arrivant dans une ville encore si peu familière, mais également un cadeau, alors que je n’avais réellement plus le choix que de me cacher de ma famille. Sans compter que maintenant, j’avais une chance de tuer ma mère, et ce, en la terrorisant auparavant. Qu’importe, si mes repas incommodaient certains! Mon propre bien-être passait avant celui des autres, et ce, au grand désarroi de mon interlocutrice. Pas qu’elle en dise quoi que ce soit. Son silence, cependant, me laissait facilement voir ce qu’elle pouvait penser de mes tendances particulières. Un petit commentaire de plus à rajouter sous mon nom ? Eh bien qu’elle aille donc voir ce Raphael et qu’elle lui raconte. Ce n’est pas comme si mon but était de plaire, bien au contraire. En fait, dès qu’il s’agissait du vieux croûton et de ses ordres, elle n’en venait qu’à se nourrir encore plus de ces humains. Et peut-être aussi des Shadowhunters, vu les commentaires plus que positifs, à propos de leur sang.

Interrompue dans mes projets futurs, l’inconnue ne vint qu’à intervenir et essayer de me rappeler à l’ordre. « On ne sait jamais, peut-être bien que l’un d’eux viendra gentiment me demander de le mordre. Vu mon âme charitable, je ne refuserais pas. » Un peu comme une petite sucrerie à laquelle on ne s’attend pas mais que l’on accepte. Je ne pouvais qu’espérer avoir cet honneur. Le sang d’un être supposément si … si pur. Que de délectation! Un peu de patience, le jour viendra où je pourrais moi-même qualifier son goût. Jusque-là, je scruterais les alentours, question de m’assurer aucune mauvaise surprise, et surtout, que je puisse être en position de force, si l’un d’eux se présente. Je ne voudrais tout de même pas rater cette opportunité rare! Personne ne se mettrait sur mon chemin. Bon, sur ce point, je me doutais que j’en aurais déjà deux vampires prêts à m’étrangler. La première se trouvait juste devant moi, et puis l’autre, il devait se terrer chez lui. Rien que de repenser au mexicain, j’avais envie de vomir. Et puis quoi, encore, quelqu’un de bien ? J’avais mes raisons, que de le voir comme une source d’emmerdes plus qu’autre chose. Rien de ce qu’elle me dirait ne changerait mon avis sur lui. « Quelqu’un de bien casse-pied, oui. Autrement, si tu parles dans le bon sens du terme, eh bien cela ne s’applique que pour toi. Dans mon cas, je ne le vois … ou en fait, ne vous vois, que comme des ennemis. » Réponse très directe, pas besoin d’en rajouter. Elle saurait certainement ce que j’entendais par là. Et puis ce n’était pas si difficile à voir, rien qu’en jugeant par mon regard si haineux que je continuais à lui envoyer.

« Mais alors, si je ne représente pas une menace, pourquoi tu es là, ici, à me déranger ? » Trouvant toujours un moyen pour lui renvoyer ses propres mots. « Oh, ne t’en fais pas, je lui réglerais son compte, et sa mort sera particulièrement lente. » Des plans toujours en construction, mais un but final néanmoins défini. Mon frère m’en voudra certainement, mais je ne pouvais vivre en sachant que cette femme continuait à reprendre sa cruauté partout où elle allait. Manipulation, mensonges … rien que d’y repenser, j’imagine déjà lui tordre le cou. Mais non. Il faut y aller doucement, question que ses regrets lui montent vraiment en tête et n’éclatent en même temps que sa tête. Et justement, en parlant de ça, voilà que cette vampire continue à me chercher, reparlant toujours de l’Hôtel. « Ne la garde pas ouverte, sinon elle aurait le temps de pourrir. » Le dégoût qui se lisait sur mon visage, qui montrait facilement mon refus catégorique d’aller quémander l’aide de qui que ce soit.

Une rencontre à laquelle je voulais mettre fin, mais qui ne se terminerait pas ici. Et des nouvelles informations qui changèrent totalement la donne, et qui, au minimum, me rendirent assez perplexe pour rester. Elle savait c’était qui, le connard qui me transforma ? Comment ? Est-ce qu’il était à l’Hôtel ? Savait-il où il se trouvait ? « Qu’est-ce que … recommencer ? De quoi tu parles ? Et puis qui est-ce que tu traites de fille paumée ? » Pas la peine de m’emporter; elle décida qu’il était temps de partir. Quand l’inconnue quitta la ruelle, j’y restais quelques secondes, à me demander s’il ne serait pas mieux que je parte. Cependant, si elle avait réussi à me retrouver ici, il ne lui serait pas impossible de le refaire. Et puis bon, j’étais curieuse de comprendre comment elle connaissait mon agresseur. Incertaine, donc, je finis tout de même par la suivre dans les rues, évitant les passants, quoique leurs cœurs battants me donnaient envie de m’arrêter à chaque fois. Je m’arrêtais une fois qu’elle fit de même, juste devant sa moto. C’est là qu’elle se mit à parler, tout en cherchant dans le petit coffre, à l’arrière. Quand elle parlait de paumée, donc, ce ne m’étais pas entièrement dirigée. Attaquée sans qu’elle ne comprenne pourquoi … comme moi. Et en plus, dans une voiture luxueuse! Oui, je savais être touchée, tout de même! Ce n’est pas pour autant que je lui sortirais les mouchoirs ou me mettrait à lui parler avec plus de douceur. Encore moins maintenant qu’elle me tendait un casque. « Tu crois que j’vais porté ça ? Je tiens à ma coiffure! J’en ai déjà assez, avec la robe et les souliers! » Repoussant immédiatement l’objet, je poursuivis. « C’était un petit bar, quelque part à Brooklyn, 3 jours après mon arrivée. » Voilà! Elle savait maintenant. Pas besoin de me suivre chez moi pour ce genre d’infos!
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(#) Sujet: Re: having to leave your differences behind × feat. Lily ♦ Dim 18 Fév - 16:48
having to leave your differences behindWell the sun one day will leave us all behind, unexplainable sightings in the sky. Well I hate to be the one to ruin the night, right before your, right before your eyes. ( AWOLNATION → Kill Your Heroes )Les recrutements, ce n’était pas trop son truc, se rappela soudain Lily en contemplant, vaguement fascinée, l’expression de Breanna se transformer progressivement et devenir étrange, comme empreinte d’une délectation mauvaise, alors que ses lèvres peintes articulaient son désir de goûter au fruit défendu. Pire encore, qu’elle se perdait dans son fantasme avoué d’en dénicher un qui ne la tuerait pas tout de suite et daignerait se prêter à son petit jeu. Elle va réussir l’exploit de se faire tuer malgré leurs nombreux, nombreux avertissements, songea Lily avec férocité, et elle, grande idiote, ne pourra pas s’empêcher de s’en vouloir, de se sentir responsable. Coupable, même. Comme si  la bêtise d’autrui était de sa faute ! « Crois-moi, se décida-t-elle à lui dire, surpassant sa consternation pour lui offrir un ultime morceau de sagesse, le seul Shadowhunter qui acceptera de venir s’empaler sur tes crocs ne pourra être que suicidaire. Et ce n’est pas forcément une bonne chose, se dépêcha-t-elle d’ajouter, au cas où elle irait s’imaginer de nouvelles folies. » Le débat était clos, jugea Lily, impatiente d’en finir. Elle en avait assez de se tuer à la raisonner. La princesse n’avait pas envie de l’écouter, n’écoutait personne, n’écoutait qu’elle-même. Elle avait tenté d’insuffler un brin d’autorité dans sa voix tout en sachant parfaitement que Breanna s’en moquait. Lily, qui était loin d’être un modèle de patience, préférait encore revenir à des banalités et changer de sujet, parler de la pluie et du beau temps. De leurs amis communs…
« Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, sifflota insouciamment la vampire plus âgée, peu affectée par les mots qu’elle lui crachait au visage. » Casse-pied, ennemis… Elle en avait vu d’autres. En verrait d’autres. Avec un peu de chance, Breanna aurait le temps d’élargir son vocabulaire d’ici là. De déceler ses faiblesses, pour savoir où frapper la prochaine fois. Une chose était sûre, Lily n’allait pas l’attendre. La rouquine semblait avoir quelques petits problèmes avec sa génitrice ? Elle mettrait tout en œuvre, en silence et en secret, avec tact et souplesse, la recette de l’efficacité, pour apprendre les détails sordides de l’affaire. Elle ne serait pas prise au dépourvu.
« Ça ne se voit pas ? Je suis ici parce que ça m’amuse de jouer les moralisatrices et les trouble-fêtes. Je n’ai rien d’autre à faire de mes nuits, évidemment. » Elle leva les yeux au ciel, mimant l’atterrement avec un naturel né de l’habitude. Les menaces proférées à l’encontre de la mère Montgomery ne firent que réaffirmer les intentions cachées de Lily, lui arrachant une grimace contrariée au passage. Elle ne serait pas prise au dépourvu. « On ne joue pas avec la nourriture, glissa-t-elle subrepticement. »
Suite à son invitation, le dégoût se lisait sur le visage de Breanna, un détail qui l’intrigua. Elle la révulsait donc à ce point ? Allons donc ! Ce n’était pas sérieux. Lily réalisa à cet instant qu’elle n’avait jamais précisé à Breanna sa place au sein du clan, les responsabilités qu’elle endossait, le titre de bras droit qui était devenu pour elle plus qu’un dénominatif quelconque, une seconde peau. Elle se demanda distraitement si cela changeait quelque chose à la situation. Cela ne servirait probablement qu’à l’aggraver, la rouquine avait l’air d’avoir un sérieux problème avec l’autorité… Néanmoins, elle garderait la porte ouverte. Juste au cas où. Parce qu’un jour, si ça se trouve…
Qu’importe, elle avait toute l’éternité devant elle. Elle pouvait se permettre de vivre comme ça.

Alors que Lily se dirigeait vers sa moto, elle sourit en l’entendant protester. Une gamine paumée, c’était bien ce qu’elle était. Une gamine paumée au cœur de la Big Apple. Comme tant d’autres avant et après elle. Elle n’était pas une exception. Elle avait simplement eu la malchance d’être au mauvais endroit au mauvais moment. Un malheureux concours de circonstances qui faisait d’elle une créature damnée, soumise à de nouvelles règles, des règles inconnues, et donc quelqu’un à qui Lily se sentait obligée de s’intéresser. Sans surprise, Breanna refusa le casque, au nom de sa coiffure. Un sacrifice noble qui n’avait pas lieu d’être. Lily, peu impressionnée, la fixa en silence quelques instants, juste le temps de se décider. Calant l’imposant couvre-chef sous son bras, elle ébouriffa de sa main libre l’épaisse tignasse rousse de la jeune femme, un geste vif, rapide que la détermination et l’agacement contribuait à rendre sec. Elle va me briser le poignet, pensa Lily en rétractant prudemment sa main, non sans un petit sourire satisfait.
« Problème résolu. Tu mets ce putain de casque maintenant, conclut-elle en lui fourrant d’autorité le casque entre les mains. » Elle redevint sérieuse aussitôt que Breanna aborda le sujet qui l’intéressait vraiment. « Il est de retour à New York, alors ? Bon, je te ramène chez toi, tu manges, tu me donnes l’adresse et je vais voir. » Hors de question qu’elle l’accompagne. Elle réglerait ce problème elle-même, forte de son expérience, de ses années de traque. Pas besoin de s’encombrer d’un poids mort. Pour appuyer ses propos, elle enfourcha l’engin, n’attendant plus qu’elle.
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Breanna Montgomery
Children of the Night
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(#) Sujet: Re: having to leave your differences behind × feat. Lily ♦ Ven 23 Fév - 22:11
I've had enough of others telling me how to act. Now, I'll do it my way. ••• Deux vampires, pire que ces fameux Témoins de Jéhovah, à cogner à ma porte pour me déranger dans mon petit quotidien. À la place de cette dite ‘bonne nouvelle’, ils voulaient plutôt me montrer ‘la voie’. Une vie digne des moines, loin de toute tentation. Faire la paix avec ce que j’étais devenue, ne pas attaquer les pauvres petits humains innocents. Quoi, vous pensiez que je n’écoutais pas ce qu’ils disaient ? Bien au contraire ! Je savais ce à quoi ils s’attendaient, de ma part. M’ouvrir les portes de cet Hôtel, afin que je puisse connaître tous les membres de cette ‘famille’. Mon refus catégorique, puisque je n’avais pas tellement la force de réexplorer un chapitre de ma vie que je préférais oublier. Cette impression d’appartenance, elle m’a quitté depuis un bon moment, et je ne comptais pas lui courir après. La seule chose, en ce moment, que j’étais prête à poursuivre, c’est un petit chasseur d’ombres. Toutefois, aux dires de mon interlocutrice, la seule façon dont l’un d’eux viendrait littéralement se jeter à mes pieds, serait dû à des idées suicidaires. Un mot faisant remonter des souvenirs lointains, de ce lac, froid, plein de glace, alors que je me retrouvais coincée en dessous, prête à accueillir la mort, alors que le froid atteignait doucement mon cœur. Mais mon frère, le héros de toujours, vint me porter secours, me forçant ainsi à vivre. Je lui en voulu, au début. Il ne me visita pas assez souvent à l’institut. Toutefois, lorsqu’il vint me chercher et me déposa à la gare la plus proche, avec un peu d’argent et une petite valise de vêtements, je ne pus que le remercier et lui promettre de donner de mes nouvelles. Il doit être inquiet, vu que je ne lui ai plus écrit, depuis.

« Traite-moi d’imbécile, si ça t’enchante, mais une fois que je me fais un avis sur quelqu’un, il change rarement. Et vu que je ne vous ai croisé que lorsque j’essaie de vaguer à mes propres occupations, eh bien, vous restez emmerdant, à mes yeux. » Des étiquettes que je collais avec trop de facilité, et ce, depuis toujours. Mon jugement qui ne me trompait jamais … sauf peut-être pour elle et Raphael qui, malgré mon entêtement à les voir comme les ennemis, ne pouvait critiquer le fait qu’ils continuaient à me tendre la main. Et merde! Ne serait-ce pas plus simple, qu’ils me laissent me démerder avec mes problèmes ? Pourquoi venir me faire des sermons ? Si je me fais prendre par ces shadowhunters, c’est moi que l’on tuera, pas eux. Heureusement que j’avais mis de côté les émotions plus vives que je transportais avec moi, à New York. Des cicatrices invisibles sur ma peau, un lot d’emmerdes que je traînais … tout cela, je l’enfermais au plus profond. Ainsi, ils ne pourraient faire appel à ces faiblesses pour me faire changer d’avis. Mais à vouloir paraître froide, je me laissais souvent submergée par la rage et mes envies de vengeance. La jeune vampire avait probablement déjà pris ce détail en note. Ça me retomberait dessus, j’en étais sûre! « Bah plains-toi à ton soi-disant ‘chef bienveillant’, et dis-lui que tu veux changer de poste. » Je ne comprenais pas leur besoin vital que je vive parmi eux et que je vienne à jouer les vampires dépressifs. « Oh mais elle, tu peux en être sûre qu’elle le mérite. La mort rapide serait que trop douce. » Oui, je l’avais parfaitement entendue. Mes oreilles, ou plutôt, tout mon être était aux aguets. Parler de la figure maternelle réveillait toujours mes pires instincts. Je devenais un véritable prédateur.

Malheureusement, pour ce soir, je devrais ranger mes crocs. Probablement envoyée par le mexicain, mon interlocutrice n’avait pas l’intention de me laisser sans surveillance. Que je le veuille ou non, j’aurais de la compagnie. Et si déjà, j’étais irritée à l’idée qu’on me force à me nourrir différemment, voilà qu’il me fallait en plus la suivre jusqu’à sa moto. Non mais quel mode de transport horrible! Pourquoi pas marcher, à la place ? Grognant toujours, je me vis forcée de la suivre jusqu’à ce véhicule à deux roues. Oh, ne croyez pas que mes malheurs s’arrêtèrent là! En effet, j’appris, à mon grand désarroi, qu’il me fallait maintenant porter un casque. Quoi ? Jamais. Je lui laissais donc savoir que je ne mettrais pas un tel truc sur ma tête. Elle ne me rétorqua pas, son regard ne m’inspirant pas du tout confiance. Puis, soudainement, elle se mit à ébouriffer mes cheveux d’une main, alors que l’autre était occupée à tenir le casque. Je bouillonnais de la tête aux pieds, prête à lui casser le bras. Sauf qu’elle s’exécuta trop rapidement, ne me laissant pas le temps d’agir en conséquence. « Tu ne paies rien pour attendre. » Au moment ou elle s’en douterait le moins, je l’attaquerais, en guise de réponse. Pour l’instant, cependant, mieux valait ne pas agir. « TU … vas voir ? Tu n’as pas l’exclusivité. J’veux autant le voir mort que toi. Et puis ça ne sert à rien d’aller à ce bar, il n’y traîne plus depuis. J’ai beau y retourner, de temps en temps, mais il se cache. » Je me prépare à enfiler le casque, mais juste avant, je me permets un dernier commentaire désagréable. « Et puis qui te dis que j’ai faim ? Le coup du mur, ça m’a coupé l’appétit. » Je m’approche ensuite de la moto, et prends place derrière elle, visiblement dégoûtée de ce mode de transport.
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(#) Sujet: Re: having to leave your differences behind × feat. Lily ♦ 
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