Nous sommes heureux de vous annoncer qu’Aedan Tristan O’Loughlin & Aloyda Loane O’Loughlin, fils et fille de Elizabeth Keira O’Louglin & Macsen Edwen O’Loughlin ont vu le jour ce mercredi 15 novembre 1995 à 14h28. [...]Elizabeth et Macsen se connaissaient depuis leur plus tendre enfance. Ils avaient grandi dans une bulle de confort entretenus par leurs parents et y étaient restés enfermés pendant des années. Ils s'étaient mariés assez jeunes, ce qui ravissait visiblement leurs deux familles. La famille O'Loughlin offrit aux deux jeunes époux une somptueuse demeure à Birmingham en cadeau de mariage et peu de temps après la famille s’agrandit avec la venue de deux petits anges. Enfin, façon de parler bien sûr. Lizzie et Mac furent de jeunes parents, trop jeunes et sans doute pas prêt pour ce fardeau. Aloyda et Aedan furent principalement élevés par une gouvernante, plus que leurs parents eux-même. Ils ne manquèrent jamais de rien, sauf peut-être d'une figure paternelle, d'une figure maternelle.
Allie, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée. Père et mère ne vont pas approuver du tout. Il suffit qu'ils n'en sachent rien. Allez viens Aed', c'est pas comme si c'était tous les jours la fête.Aloyda prend les devants, comme toujours. C'est elle qui est née en second mais c'est souvent elle la meneuse. Aedan a toujours été très à cheval sur l'éducation et les valeurs que père et mère leur apprenait. Elle sait qu'il veut leur faire plaisir et honneur, ce qu'elle, elle a plus de mal à comprendre. Elle n'est pas à l'aise dans cette société minuscule où ils baignent depuis leur plus tendre enfance. Elle a fini par ouvrir les yeux en cotoyant un public plus large d'amis et elle a fini par changer sa vision des choses. Ils n'ont jamais le droit de faire ce qu'ils veulent sans l'aval de l'autorité parentale. Ils sont adolescents et leur gouvernante s'occupe encore de leur préparer leurs habits pour leur journée. C'est ridicule. Elle déteste parler de sa vie de famille, tant il lui arrive d'en avoir honte. Aloyda traîne son frère par la main derrière elle, excitée à l'idée de passer un moment un peu "hors la loi" en compagnie de son frère. Le goût de l'interdit, elle le savoure tandis qu'Aedan semble paniqué à l'idée de se faire rattraper par la réalité, les conséquences. Elle lui colle un bisou sur la joue.
Détends-toi pour une fois et profite. Ils rejoignent les rues principales de Birmingham éclairées de lanternes de couleurs. Ils suivent les décorations éphémères de leur ville de naissance. Aloyda se sent légère, elle ne pense à rien d'autre qu'au moment présent. La ville vibre de musique, la foule est relativement jeune et tout le monde semble si insouciant. L'ambiance est électrique, facilement contagieuse pour la jeune femme qui rêve constamment d'un peu plus de liberté dans son quotidien très strict et droit. Elle finit par lâcher la main de son frère pour le pousser vers un groupe de jeunes qui dansent, et se joindre à eux. Finalement, elle ne tarde pas à voir son jumeau prendre goût à cette soirée exotique et se décrisper. Il lui a toujours fallu du temps pour s’adapter mais elle le connaît, il est comme elle même s’il n’ose pas le dire et s’il a plus d’à priori. La nuit s’étend, les musiques vont et viennent comme les gens. Aloyda commence à avoir un peu mal au pied et décide d’aller s’asseoir sur une fontaine, pas très loin. Aedan est parti chercher des boissons et de quoi se restaurer à un stand aménagé spécialement pour l’occasion. Elle jette un coup d’oeil aux étoiles au-dessus de sa tête tout en se disant que demain tout reviendra à la normale malheureusement. Les bonheurs éphémères sont précieux alors elle chasse cette pensée aussi rapidement qu’elle lui ai venue, remarquant qu’Aedan revient avec des barquettes de frites et une canette dans chaque poche de sa veste. L’image la fait rire.
Tu ne crois pas que ça valait le coup ? Elle doute qu'il lui réponde qu'il regrette. Ils partagent quelque chose de vraiment unique. Il passe une main dans ses cheveux pour les ébouriffer et la faire râler. Chose qui marche à chaque fois.
Non, tu as raison, ça vaut toutes les punitions du monde Allie. Elle aurait aimé que ce soit toujours comme ça entre eux, peu importe les années.
Voilà un an qu’elle a quitté Birmingham pour New York, pour les études et parce que la Grosse Pomme a toujours eu une puissante attraction sur elle. Remettre les pieds sur le sol anglais, dans sa ville natale de Birmingham, c’est comme retourner en arrière. Elle le fait avec un pincement au coeur. Tous ses souvenirs y sont restés intacts, comme mis de côté en attendant son retour et la revoilà, le vague à l’âme pour bagage. Fouillant dans son sac, elle jette un coup d’oeil à son téléphone portable mais rien. Pas de sms, ni d’appel. Elle est soucieuse qu’Aedan n’ait pas cherché à la joindre. Elle n’arrête pas de penser à lui… à se dire qu’elle n’aurait peut-être pas dû le laisser derrière elle. Plus indépendante que lui, moins attachée sans doute. Elle l’adore et elle s’en veut. Elle aurait aimé le retrouver à un autre moment de sa vie. Le téléphone se met à sonner et précipitamment, elle décroche
Oui ?, le coeur battant à toute allure. C’est lui.
Je suis juste derrière toi frangine…. Incrédule, elle se retourne et reste un instant sans voix. C’est fou comme en un an, il lui paraît changer. Elle raccroche et laisse glisser son portable dans son sac avant de courir le serrer dans ses bras. Fort, si fort et sans plus vouloir le lâcher.
Je suis désolée, Aed, je suis désolée ! Il ne répond rien, se contente de lui rendre son étreinte en lui caressant doucement le crâne.
Je m’en veux de pas avoir été là, avec vous, de pas être revenue à temps… tout ça pour… Elle n’a pas l’occasion de finir sa phrase qu’il la coupe dans son élan, immédiatement, l’empêchant d’en dire plus.
Je ne t’en veux pas Allie! Tu es là maintenant et c’est tout ce qui compte d’accord ? … Tu m’as manquée ! Lui aussi, il lui a affreusement manqué mais elle est bien incapable de le lui dire, trop occupée à retenir des larmes qu’elle refuse de laisser couler. Ils vont devoir se serrer les coudes, tout organiser dans les règles. Les jours à venir risquent d’être éprouvant mais ils seront deux pour les affronter. Elle ne l’abandonnera plus. Ils ne sont plus que tous les deux désormais, ils doivent compter l’un sur l’autre. Les jours s'enchaînent avec tristesse. Le fardeau du deuil qui s'éternise avec l'administratif et pas de compassion pour vous épargner toutes ces démarches. Heureusement, elles finissent par s'amoindrir et bientôt l'heure du départ s'approche de nouveau mais avant cela, ils peuvent bien s'accorder un dernier au revoir. Un au revoir à la ville qui les aura vu grandir pendant plusieurs années.
Soirée au manoir O’Loughlin, le mot à vite fait le tour de Birmingham et on dirait que toute la jeunesse de Birmingham est dans le coin, prêt à profiter de cette nuit festive. La piscine est découverte pour l’occasion. Ils ont commandé des pizzas et c’est l’occasion de vider le bar de la famille, de boire sur leurs tombes. En l’occurrence, dans leur ancienne demeure surtout. Un hommage qui ne leur plairait peut-être pas quand on y pense. La rouquine descend les marches, évitant de marcher sur les personnes qui se sont endormis dans les escaliers. Il pourrait y avoir un cadavre dans le coin que personne ne s’en rendrait compte. Elle franchit la foule en bas qui danse frénétiquement sur une musique techno un peu trop forte, incapable de retrouver son frère. Elle tente de demander aux autres mais impossible de se faire entendre avec le son. Elle finit par sortir dehors, un peu déçue de ne pas avoir retrouver Aedan mais se résigne. Ils se sont peut-être croisés et puis avec tout ce monde difficile d’y trouver qui on cherche. Aloyda attrape un verre sur le buffet extérieur et va s’asseoir sur le bord de la piscine pour y tremper les jambes. L’eau fraîche lui fait un bien fou, à tel point qu’elle ne réalise pas tout de suite qu’un jeune homme est venu s’asseoir à ses côtés, jusqu’à ce qu’il lui parle.
Salut, tu te souviens de moi ? On était dans le même établissement mais ça date un peu. Elle baisse les yeux sur lui, malheureusement son visage ne lui dit absolument rien et il le remarque très vite car il se présente aussitôt
Kyllian. Le nom ne lui dit toujours rien. Elle se demande s’il ne se trompe pas. Dans le doute
Aloyda, au cas où tu aurais une mémoire aussi courte que la mienne. Elle boit une gorgée de son verre. Entre eux, une discussion s’installe et plus elle l’entend parler et moins elle se dit qu’elle a de souvenir d’un type pareil dans sa scolarité. C’est pas super important dans un sens. Ils finissent la soirée à jouer à un jeu où il faut dessiner pour faire deviner quelque chose. Avec le nombres de verres finis et son manque de talent au dessin, le jeu tourne très vite à un grand n’importe quoi et la fatigue n’aide pas.
ça ressemblait à rien ton truc... C’était une patate masquée ! Une ... Son pied dérape, ses jambes ne la tenant plus debout mais Kyllian l’a rattrape juste à temps. Elle ne se souvient pas du reste de la soirée, ni de comment elle est arrivée dans son lit. Elle est réveillée par des éclats de voix au rez-de-chaussée et finit par se lever en se tenant le crâne.
Ne te moques pas de moi, je te connais Kyllian alors maintenant tu dégages, je ne veux plus te voir t’approcher de ma soeur. C’est compris ? C’est la voix d’Aedan mais pourquoi est-il à ce point en colère. On dirait qu’il connaît bien ce type mais… il n’a rien fait de mal. Elle n’entend pas la réponse qu’il donne mais quand elle descend il est déjà parti et Aed semble furieux. Elle ne l’a jamais connu ainsi. Depuis quand est-il devenu si… elle cherche le mot. Ce n’est pas protecteur qu’elle veut dire… Il est devenu fort. Un peu plus homme. Elle qui le tenait par la main avant, elle voit comme il change alors qu’elle, elle a l’impression d’être toujours la même. Quoiqu’il en soit, elle ne se sent pas la force de demander des explications. D’ici peu, ils iront tous les deux à New-York et elle ne reverra pas Birmingham de sitôt. Ils ont de la famille aux U.S. et le frère de coeur de leur père. C’est l’occasion de faire connaissance avec d’autres personnes mais Kyllian n’était pas prévu au programme. Comment deviner qu’ils se trouverait là-bas à New York, lui aussi ?
La Grosse Pomme est pleine de surprise : Aloyda n’aurait jamais imaginé revoir ce britannique sur le sol américain. Combien de chances que Kyllian soit ici, qu’ils se croisent si vite ? C’est une surprise qu’elle accueille à bras ouvert mais dont elle ne dit mot à Aedan. Elle ne sait pas d’où ils se connaissent, ni ce que son frère reproche à ce gars mais elle n’a pas envie de l’inquiéter outre mesure en lui annonçant qu’elle le voit fréquemment. Tout comme son jumeau, Kyllian lui rappelle ses origines britanniques et c’est quelque chose qu’elle aime partager avec lui. Il connaît mieux New York qu’elle. Depuis qu’il est là, ils ont visités des tas d’endroits où elle n’aurait jamais mis les pieds sans lui. Elle apprécie les moments qu’elle passe avec lui, mais il y a toujours sa mémoire qui lui fait défaut et qu’avec le temps, elle n’a pu s’empêcher de lui demander
Pourquoi je n’arrive pas à me rappeler de toi…? Ils prennent souvent le café ensemble, il l’a même aidé pour l’installation de sa boutique depuis qu’elle a arrêté ses études. Il passe souvent l’y voir d’ailleurs. Ils sont devenus d’assez bons amis.
J’étais en 12ème grade, j’avais déjà redoublé deux fois quand toi tu étais en 9ème grade… je venais souvent parler à ton frère quand vous étiez tous les deux ensemble. Elle comprend mieux pourquoi elle ne lui a jamais accordé un seul crédit auparavant. Il ne s’est jamais vraiment adressé à elle directement avant et il a cinq ans de plus qu’elle ! Elle n’est pas douée pour deviner les âges mais elle n’aurait pas imaginé ça. Il lui est plus facile de comprendre la réticence d’Aedan désormais mais elle trouve sa réaction un peu exagérée. Plus le temps passe et plus elle se convainc que Kyllian est quelqu’un d’aussi correct qu’elle et son frère. Enfin jusqu’à ce qu’il décide de tenter sa chance et de l’embrasser. Le fait qu’elle le repousse, elle n’aurait jamais cru que ça le rendrait si brusque.
Arrête Kyllian, tu me fais mal ! Lâche-moi ! Qu’est-ce qui te prends, tu me fais mal ! Le revoir après ça, elle n'en a plus la moindre envie mais ses paroles lui reste dans un coin de la tête
Tu me reviendras. Elle n'en saisit pas le sens, se demande même s'il n'est pas fou alors qu'elle a longtemps cru qu'il était comme tout le monde.
Qu’est-ce que tu m’as fait ! Elle a sonné à sa porte avec frénésie jusqu’à ce qu’il ouvre et à peine a-t-il entrouvert la porte qu’elle s’est mise à lui taper dessus avec colère
QU’EST-CE QUE TU M’AS FAIT ? Elle est furieuse parce qu’elle sait qu’il est l’origine de tout ses ennuis et pire que tout, il était persuadé qu’elle reviendrait le voir et la voilà, perdue, venant chercher des réponses à ses questions. Elle lui en veut et elle ne contrôle pas sa colère. Kyllian est obligé de lui attraper les poignets mais la situation paraît l’amuser un instant, avant qu’il ne n’efface ce semblant de sourire au coin des lèvres.
Calme toi princesse Elle en est incapable, trop obnubilée par les images qui hantent sa mémoire et cette peur qui lui tord les boyaux. Elle sait qu’elle a évité le pire, qu’elle a quitté l’appartement en trombe, qu’elle aurait pu lui faire du mal mais il lui semble bien que non … elle n’était pas elle-même. Comme maintenant, sa colère est si grande qu’elle continue de se débattre avec lui. Comment peut-elle se calmer alors que manifestement elle aurait pu tuer son propre frère. Lui dire de se calmer ? Pour qui se prend-t-il ? C’est depuis qu’elle l’a vu la dernière fois qu’elle n’est plus la même. Elle sait qu’il a une part de responsabilité dans son changement et elle n’a que lui sur qui exprimer toute cette ...rage ? Elle sent que ça recommence, qu’elle perd de nouveau pied. Cette fois, elle voit dans son regard, qu’il ne rigole plus et ça l’a fait paniquer encore plus. Lui ne la lâche pas un instant, ni les mains, ni du regard. Elle croit y voir passer une lueur tandis qu’il parle mais au début, elle ne l’entend pas. Les mots sont étouffés par le sang qui bat à ses oreilles.
... je veillerais sur toi. et plus doucement, presque inaudible, elle aurait juré percevoir
je serais toujours une part de ta vieElle n'est pas certaine d'avoir une place dans ce monde obscur. C'est Kyllian qui lui a tout appris, c'est un peu lui sa meute dans un sens. Lui c'est un loup relativement solitaire. Elle lui en veut toujours de l'avoir plongée dans cet enfer avec elle mais elle a du mal à se détacher de lui : il a été là chaque fois qu'elle a perdu le contrôle. Elle n'est pas encore prête à être totalement indépendante de lui et ça la rend malade. Elle a coupé le contact avec son frère depuis qu'elle a quitté leur appartement. Il a bien essayé de passer à la boutique mais elle lui dit qu'elle est pressé où qu'elle a des choses à faire pour éviter toute conversation avec lui. Kyllian lui a demandé de rester en dehors des affaires du monde nocturne mais plus elle y pense... et plus Aloyda a envie de se brûler les ailes dans ce monde. C'est lui qui l'y a fait entrer alors c'est de sa faute. Peut-être que dans ce monde, elle trouvera de quoi retourner l'ascenseur à Kyllian un jour ou l'autre.