[HOT] SANDRIME ♦ i'll do whatever it takes

I'll do whatever it takes En cette saison, le ciel s'obscurcit vachement tôt, et quand j'sors du travail il fait presque nuit. En général j'rentre directement à la maison, mais cette fois, va savoir pourquoi, j'ai décidé de traîner un peu. J'me suis laissé tenter par l'envie de marcher un peu, d'regarder un peu les vitrines éclairées des quelques boutiques. Puis un reflet a attiré mon regard. Un reflet vachement familier, qui m'a donné l'impression de rêver. Sur l'coup, j'me dis que j'dois être plus fatigué que j'le crois. Sauf que quand j'me retourne… J'le vois. Là bas. A quelques mètres. Le géant avec son blouson et son tatouage dans le cou. Et sur le coup… Je bug complètement. J'me demande ce qui s'passe.
J'hallucine ?
Je rêve ?
J'suis mort ?
Ou alors j'ai respiré trop de gaz d'échappement au garage, c'est possible. Parce que je me dis que ce que je vois a peu de chance d'être vrai… Et pourtant je le vois. Et je suis captivé par ce mec qui dépasse tout le monde d'une tête et qui marche entre les gens comme un véritable mirage.
Et après le bug, c'est la réalisation.
Et après le bug, je me mets en action.
Je traverse la route sans réfléchir pour le suivre, ce mec. Je le suis un peu comme si ma vie en dépendait. Sans courir, mais j'marche vite. Je fais de mon mieux.

« Maxime ! »

Je suis pas super loin de lui, je sais pas s'il m'a entendu. Si ça se trouve c'est le cas, il fait juste comme si j'existais pas. C'est possible. J'le connais le gars. Rancunier comme pas deux. Ca m'étonnerait pas qu'il ait parfaitement entendu ma voix malgré le brouhaha du quartier.

« Maxime, attends moi ! S'il te plaît ! »

Tu parles s'il m'attend. J'ai même l'impression qu'il a accéléré le pas. J'ai l'air d'un con à le suivre comme ça. Il tourne dans une rue adjacente, je fais pareil. Là y'a personne, mais c'est pas pour autant qu'il s'arrête. J'me dis que j'peux me mettre à courir maintenant, y'a pas d'monde pour me stopper ou que j'pourrais bousculer de tous les côtés. Je m'apprête à m'y mettre, à courir. Je commence à prononcer le prénom de Maxime, mais j'ai à peine le temps d'arriver au X que j'me retrouve plaqué contre un mur avec toute la brutalité du monde. Ca m'a coupé le souffle sur le coup. Et j'ai regardé le mec qui m'agresse. P'tain. J'l'ai même pas vu arriver. Il sort d'où ? Il a l'air d'un malade, sérieux. Il me regarde comme un psycho… Ou un affamé. Il m'prend pour son burger ?

« Oh merde ! »

Un vampire. J'peux te dire que Maxime me sort direct sur la tête sur l'instant. J'essaye de repousser le mec, mais il a une force de fou. J'ai beau être plus grand que lui, je peux pas me débattre. Et puis j'me retrouve rapidement sous son emprise. J'arrive même plus à lutter.

I'll do whatever it takesJ’vous jure, j’ai rien d’mandé pour que j’ai la poisse comme ça. J’me baladais tranquille dans les rues d’New-York pour trouver un vampire que j’étais sensé buter ou capturer, j’sais plus trop quand j’l’ai entendu. Mon ex. Genre, j’sais pas c’que j’ai fait pour le r’voir. Probablement quelque chose de mal parce que j’ai beau le kiffe à mort, j’le kiffe probablement encore même, mais p’tain. C’est un connard qui m’a abandonné comme une merde. Alors qu’il aurait pu tenir tête à sa mère pour moi. Ou j’aurais p’têtre pu tenter d’le suivre, mais non. Il m’a même pas dit où il allait. Et maintenant que je me retrouve dans la même ville que lui, j’ai l’impression de me retrouver comme un con. Alors quand j’l’entends parler, quand il m’appelle, j’me barre. J’pars encore plus rapidement parce que j’veux pas l’voir. J’veux pas lui parler. Jamais. Ouais, j’suis ce genre de gamin qui va fuir son ex jusqu’au bout du monde. Mais l’truc c’est qu’il mérite pas mon attention. Et du coup, j’continue toujours à bouger plus vite. J’continue d’le fuir jusqu’à entendre seulement un “Max” et rien d’autre. Et ouais, j’me rappelle pas qu’il m’appelait Max. Ou p’têtre que si, j’ai pas cherché à m’souvenir.

Du coup, j’me décide à tout d’même tourner les talons et j’le vois qui s’fait attaquer par un vampire. Et j’aurais p’têtre pu le laisser crever, s’faire attaquer par le vampire pour qu’il l’bouffe et qu’ça m’laisse tranquille, mais j’peux pas. P’tain. J’me dépêche d’aller vers lui et j’sors mon poignard séraphique pour aller poignarder le vampire directement. En plein coeur et il s’retrouve à devenir un tas d’cendres à mes pieds. Et j’finis par ranger mon poignard dans son étui. Et pendant un instant, j’ai envie d’me barrer rapidement une nouvelle fois, parce que… J’me dis que j’aurais l’air tout d’même con si j’finissais par rester avec lui. Et finalement, d’l’autre côté, j’me dis que j’ai pas envie qu’il s’fasse de nouveau bouffer si j’me barre. “Tu peux pas faire attention à ton cul bordel ?” Que j’demande pas des plus gentiment. Au contraire, même.© 2981 12289 0 355 MOTS AVEC I MISS YOU BY LOUIS TOMLINSON

I'll do whatever it takes Ma fin, je la vois bien arriver. Et je sais qu'un vampire affamé, tu peux pas vraiment le raisonner. Je suis incapable de faire quoi que ce soit. Je vais sûrement mourir comme ça. Tu me diras : au moins j'aurais pu voir Maxime une dernière fois. Même si c'est de dos. Même si c'est de loin. J'aurais tellement voulu lui parler… J'avale ma salive, je ferme les yeux. Et le vampire disparaît brutalement. De lui ne reste plus qu'un tas de cendres qui jonche le sol. Et je crois que j'ai du mal à réaliser. Je viens de voir quelqu'un mourir ? Quelqu'un comme ma mère ? Et Maxime se tient là, juste devant moi, alors que mon dos reste collé au mur contre lequel j'ai été projeté. Je sais pas si je dois me sentir soulagé d'avoir été sauvé ou attristé pour ce vampire qui avait juste besoin de se nourrir. Un peu des deux peut-être. Mais la voix de mon ex me ramène bien vite à la réalité. J'ai même pas le temps de me remettre du choc que je me fais engueuler.

« Quoi ? Tu m'engueules alors que je me suis fait agresser ? » je lui fais. « Comme si je l'avais cherché. »

J'ai juste marché dans la rue. Je vois pas ce que j'ai fait de mal. A moins que ça soit carrément mal. Je vois pas comment j'aurais pu prévoir que j'allais me faire attaquer. Il a débarqué de je ne sais où, j'ai même pas eu le temps de le voir arriver. Et maintenant je me fais agresser par le ton de Maxime qui me reproche de pas avoir fait attention. C'est pas ma soirée, j'aurais mieux fait de rentrer directement chez moi.
Ou peut-être pas. Si j'étais rentré, je l'aurais pas vu. Je serais pas au courant qu'il est là… Ca aurait été dommage. Parce que je pourrais jamais prétendre que ça me plaît pas de le voir. Mon coeur semble sur le point de décoller complètement. Je suis pas capable de vraiment lui en vouloir d'avoir râlé. Je finis par avoir un petit sourire.

Et je lui demande : « Tu t'es inquiété ? »

Sinon il m'aurait laissé me faire dévorer, non ? Et il m'aurait pas râlé dessus. Je me décolle du mur pour m'approcher un peu de lui. Je pose une main sur son bras. C'est con, mais j'ai besoin de m'assurer tactilement qu'il est bien réel. Qu'il n'est pas qu'une illusion. Une sale hallucination. J'ai tellement de fois rêvé qu'il était là, pour sentir mon coeur se briser lorsque je me rendais compte que c'était pas le cas.

« Merci de m'avoir sorti de là… »

C'est naturel de le remercier, même si ça me fait encore mal au coeur pour ce vampire. Et d'ailleurs, quand j'y pense, c'est un peu bizarre que Maxime l'ait tué, non ? Il est quoi ? Une sorte de chasseur ? Depuis quand il fait ce genre de chose ? Mh… Je suis pas sûr que ça soit le moment de lui demander ça. Je veux dire… C'est pas ce que j'ai envie de lui dire en premier alors que je pensais ne plus jamais le revoir. Je m'abtiens, pour le moment.

I'll do whatever it takesJ’fronce les sourcils quand j’l’entends parler, qu’il a l’air brusqué que j’l’engueule parce qu’il s’est fait agresser. Alors qu’ouais, c’est pas étonnant d’ma part, j’crois. Ou p’têtre qu’il s’trompe ? J’sais pas trop en fait. “Bah ouais que j’t’engueule ! Tu pourrais faire un peu attention, bordel.” Que j’lui dit en fronçant les sourcils. Ouais, p’têtre qu’il est pas au courant de toutes ces conneries, c’est pas pour autant qu’il doit pas faire attention à lui. Qu’il est con, j’vous jure. J’sais pas c’que j’vais faire de lui. Probablement que dalle en fait, comme il est plus mon mec. Parce qu’il m’a salement largué comme rien. Et qu’j’lui en veux encore. J’lui en voudrais probablement à tout jamais pour ces conneries, j’vous jure.

Mais quand j’l’entends parler, poser sa question, j’passe la langue sur ma lèvre, un p’tain de tic dont j’arrive pas à m’débarasser. Bien sûr que j’me suis inquiété. J’ferais quoi s’il venait à crever, moi ? Hein, j’suis sensé faire quoi si j’apprenais qu’le mec que j’aime et qu’j’ai toujours aimé se f’sait buter et qu’j’aurais pu l’sauver hein ? J’serais tellement pas bien, parce que même si c’est un con, j’le kiffe encore. Et j’sens mon coeur qui saute des battements quand il me mate. J’suis pas bien. J’dois pas, sinon j’vais lui foutre un poing dans l’nez parce que… D’où il m’fait toujours être amoureux d’lui, hein ? J’devrais lui casser la gueule, sérieux. “Nan.” Que j’dis rapidement, détournant un peu l’regard et s’il me connaît bien, il saura qu’j’suis entrain d’mentir comme un rageux. “Pourquoi j’me serais inquiété pour toi ?” Que j’lui demande en posant mon regard sur lui, plissant le nez avec un air totalement deg sur le visage.

Quand j’le sens poser sa main sur mon bras, j’bouge rapidement, comme s’il m’avait brûlé. Parce que j’voulais pas qu’il me touche. Ouais, il a pas à faire ça. Il a pas à m’toucher bordel. J’comprends même pas comment il peut penser qu’c’est okay pour lui d’me toucher ou d’me parler. Genre, quand j’lui ai cassé son putain d’nez, il a pas compris qu’il avait pas intérêt à rev’nir me parler ? “J’laurais fait pour n’importe qui.” Encore faux. La plupart des gens, j’leur passe devant, j’fais même pas attention. Genre ils s’font buter, rien à foutre.© 2981 12289 0 385 MOTS AVEC HOW LONG BY CHARLIE PUTH

I'll do whatever it takes C'est quand même la loose de se faire engueuler parce qu'on a été agressé juste en marchant dans une rue. Enfin… J'le suivais. A quelques secondes près ça aurait pu être lui qui se faisait sauter dessus, non ? Alors il s'croit plus fort parce qu'il a eu le bon timing peut-être ? Va savoir… Mais je reste calme, je ne m'énerve pas. J'ai pas envie de m'énerver après lui.

« J'vois pas comment j'aurais pu faire plus gaffe. Mais la prochaine fois j'le ferai. P't'être. »

Ou je le ferai carrément pas, parce que j'ai pas un radar à vampires, et donc, je ne peux pas savoir quand il y en a dans les alentours pour éviter qu'ils me sautent dessus. Donc à part si je reste cloîtré chez moi, je ne vois pas trop comment faire. Ne sortir que le jour ? Je pourrais bien me faire attaquer par un malade mental parfaitement diurne, n'est-ce pas ? C'est pas comme si les vampires étaient la seule menace qui existe dans le monde. Même l'être humain non-transformé est une menace.
J'peux pas m'empêcher de le regarder. Comme s'il allait soudainement s'envoler si je le quitte des yeux un instant. Même un battement de paupière me coûte, je te jure. Je lui demande s'il s'est inquiété. Et il me balance que non. Ouais, il nie. Mais sa gestuelle me dit tout le contraire. Parce que Maxime, je le connais par coeur. Et même si son air dégoûté me fait mal, je me laisse pas démonter.

« Eh bien... Parce qu'on a vécu des choses pas anodines tous les deux, peut-être ? »

Choses que je regrette d'avoir quitté. Ca m'a brisé le coeur de devoir le laisser pour suivre ma mère, mais… Je pouvais pas abandonner ma propre mère, si ? En tout cas, ça me fait toujours aussi mal qu'au premier jour à moi. Et je peux pas me dire qu'il peut avoir tout balayé comme ça aussi vite de son côté. Même s'il me rejette en écartant son bras de ma main ou qu'il me balance qu'il aurait fait la même chose pour n'importe qui d'autre - juste pour me faire mal ? - je peux pas penser un seul instant qu'il ressent plus rien pour moi. Du moins… Plus rien de bon…

Je souffle : « C'est vrai ce mensonge ? »

Alors que je sais que c'est faux. Maxime n'est pas quelqu'un qui possède une âme franchement charitable. Je le sais parfaitement. Il a un côté dur et parfois un peu cruel, mais ça m'a jamais empêché d'être complètement fou de lui. Et je le suis encore, j'te jure. Là que je l'ai devant moi j'en peux plus. J'aimerais tellement pouvoir le serrer dans mes bras, l'embrasser, lui dire que je l'aime comme un dingue et lui demander à ce qu'on reprenne là où les choses se sont arrêtées. C'est putain d'utopiste comme envie. S'il lisait dans mes pensées, il me foutrait KO rien que parce que j'ai osé y penser.

« Qu'est-ce que tu fais à New-York ? »

Si je demande ça, c'est pas juste par curiosité. C'est pas complètement anodin. Je meurs d'envie de savoir s'il va rester… Ou si je dois m'attendre à le voir s'envoler du jour au lendemain.

I'll do whatever it takes“J’espère bien. J’serais pas toujours là pour te sauver l’cul.” Ouais, clairement. J’voudrais bien, mais d’un autre côté, il mérite pas que j’me casse le cul à m’assurer qu’il aille bien alors que c’est qu’un con. Un con qui sait pas tenir tête à sa mère pour moi. Alors j’vois pas pourquoi j’devrais m’assurer qu’il aille bien. Même si maintenant, avec ces conneries, j’vais psychoter. Genre, maintenant qu’j’sais qu’il est là et qu’il pourrait s’faire attaquer par n’importe qui, j’serais pas bien. Et j’vous jure que si quelqu’un v’nait lui faire du mal, j’le torturerais d’la manière la plus sadique juste parce qu’il aurait touché un cheveux d’Sandro. Personne a l’droit d’lui faire du mal. Sauf moi. Avec moi il a l’droit d’prendre cher parce que j’ai mérité ça. Alors que les autres non. J’vais l’surveiller d’loin.

J’ris amèrement quand j’l’entends m’parler, quand il m’dis qu’on a vécu des choses pas anodines tous les deux. Ouais, on est sortis ensemble pendant un bail et j’le kiffais tellement, mais lui il s’est barré et m’a laissé tout seul comme un con. “Tu parles d’une rupture totalement conne parce qu’tu t’es barré ici ? Sans même m’dire où t’allais ? Parce que j’avoue qu’c’est pas anodin, ouais.” Et ça s’entends probablement qu’ça m’fous toujours mal ça. Que j’suis pas bien à cause de lui. Et du coup, j’ai envie d’lui faire mal, d’lui envoyer des tas d’trucs à la gueule même si c’est pas forcément vrai, pas du même, mais bon. “Rêves pas trop, t’es pas spécial. P’t’être que j’l’aurais pas fait pour tout l’monde, mais j’devais buter ce vampire alors.” Il devait le capturer, en réalité, mais c’est Sandro… Il pouvait pas le laisser être un encas. “J’bosse.” Que j’me contente de répondre à sa question parce qu’en fait, ouais. Il a pas b’soin de savoir. Et j’ai pas envie d’lui parler, d’lui expliquer tout ça. “Maintenant, s’tu permets.” Que j’commence avant de tourner les talons pour commencer à m’barrer.© 2981 12289 0 337 MOTS AVEC WE MADE YOU BY EMINEM

I'll do whatever it takes Evidemment qu'il sait quoi me dire pour que j'me sente mal.
Evidemment qu'il se prive pas de me l'envoyer en pleine poire.
Et ses mots j'les reçois comme j'me suis pris sa putain de mandale dans le tarin.

« Dès que j'ai dit que je devais partir tu t'es énervé. Et tu m'as même pas demandé où est-ce que j'allais. » j'lui réponds. « J'aurais dû te supplier pour que tu m'écoutes ? J'avais qu'un seul pif à casser. Où est-ce que tu m'aurais frappé pour que je ferme ma gueule ? »

Je suis pas sûr qu'il était prêt à m'écouter, peu importe ce que je lui aurais dit. J'aurais bien voulu lui proposer de venir même si ma mère ne voulait pas, mais les choses se sont pas déroulées comme je l'aurais voulu. J'ai probablement pas eu la bonne façon de lui annoncer le départ. Il m'a pas proposé de venir avec moi, il voulait que je reste avec lui. Et tout s'est enchaîné trop vite. J'ai tellement foiré mon coup. J'ai tout brisé. De notre relation à mon coeur, en passant par le sien. Alors ouais, je comprends que j'ai fait de la merde et qu'il m'en veuille, mais j'aimerais qu'il comprenne que mes intentions étaient pas celles qu'il pensait à la base. Mais ça, j'crois que je suis pas prêt d'y arriver. Et il continue. Et il sort bien les griffes. Me balançant que je suis pas spécial. Qu'il a juste accompli sa mission. Ca m'a tellement piqué que j'ai pas su quoi répondre sur l'instant. Vraiment. Je me suis retrouvé comme un con.
Puis il m'a balancé rapidement qu'il est là pour travailler avant de vouloir s'en aller. Et c'est que là que je suis comme revenu à moi.

« Non ! »

Je me suis bougé, je me suis approché de lui et je lui ai chopé le bras pour le retenir.

« S'il te plaît, reste encore un peu. »

Ca me pend au nez, qu'il va encore me balancer un truc blessant dans la gueule, un truc du genre « toi t'es pas resté ». Un truc qui va m'fait mal à entendre. Mais faut croire que j'suis maso. Ou alors je le suis pas assez, parce que je veux pas le voir s'envoler alors que finalement, il se trouve qu'il est ici. Là où je suis aussi. Je serre son bras avec ma main et je me mords la lèvre. Je le regarde tristement, même si je me doute bien que ce regard ne va plus lui faire grand chose. Je le fais même pas exprès. Je suis vraiment triste. J'ai pas arrêté de l'être depuis que je lui ai annoncé que je devais quitter le Nouveau Mexique avec ma mère et que j'ai eu l'impression de me fracasser le crâne contre un mur. Purement et simplement.

I'll do whatever it takesBien sûr que j’vais pas être tendre avec lui, que j’ai juste envie d’lui balancer les pires atrocités à la gueule parce que pour moi, il les mérite totalement. Pour moi, il mérite d’aller s’faire voir. Mais d’un autre côté… J’dois bien avouer qu’ça m’fait chier d’lui faire d’la peine, mais bon… J’vous jure que j’suis tellement pas bien là, pour le coup. J’suis séparé entre mon envie d’le prendre contre moi et mon envie d’lui recasser l’nez. Et quand j’l’entends qu’ouvre la bouche, j’me dis qu’j’ai bien envie d’lui en foutre une. “Et tu croyais qu’j’allais pas m’énerver ?!” Que j’lui demande en fronçant les sourcils, croisant les bras sur mon torse parce que putain, j’ai l’impression qu’ils s’fout d’ma gueule. J’vous jure qu’on dirait. “Tu t’attendais à c’que j’sois heureux en entendant qu’mon putain d’p’tit copain avec qui j’suis resté trois putains d’années voulait se barrer parce que sa maman lui avait demandé ?!” Que j’lui crache à la gueule, fronçant les sourcils. “J’étais putain d’amoureux d’toi et toi tu m’as laissé tomber comme une merde parce que ta mère te l’as d’mandé alors que c’est bon, t’as plus six ans. Tu peux faire tes choix tout seul, non ?!” Faut croire que non. Même pas foutu d’faire ça. C’est ridicule. “Puis va te faire foutre, putain.” Comme si j’l’aurais tabassé à mort parce qu’il me foutait les boules. C’bon, j’suis violent et colérique, mais c’est pas pour autant que j’lui aurais cassé la gueule. J’l’aimais trop pour ça. Je l’aime trop pour ça.
J’étais sur le point d’me barrer, d’prendre mes jambes à mon cou pour fuir. Pour plus l’voir et pour pas retomber entre ses filets comme un putain d’amoureux transi et pourtant… Quand il me dit non, quand il me chope le bras et qu’il me demande de rester… J’peux pas m’empêcher de rester. J’peux pas bouger. J’peux que rester là à l’regarder. “Pourquoi je devrais rester, hein ?” Que je demande en fronçant doucement les sourcils, le regard posé sur lui. “J’ai aucune raison de rester avec toi.” Et pourtant, tout mon corps, tout mon coeur et toute mon âme a envie de rester là. De rester avec lui. Mais j’peux pas. Parce que j’ai pas envie d’me remettre avec quelqu’un avec qui j’pensais passer ma vie et qui - pourtant - a préféré sa mère. J’veux pas être avec quelqu’un qui laissera passer quelqu’un avant moi. J’sais que c’est égoïste, mais j’peux rien y faire, après tout.© 2981 12289 0 422 MOTS AVEC WE MADE YOU BY EMINEM

I'll do whatever it takes Quand il commence à parler de ma mère, je lutte sérieusement contre un sale et mauvais réflexe. Honnêtement, ma main a failli partir. J'allais le cogner. Mais non. Je veux pas le frapper. Parce que je suis pas comme ça, et parce qu'il a des raisons d'être en colère contre moi. Même si il est pas aussi blanc qu'il semble vouloir le croire. Je respire profondément pour rester calme.

Et je lui dis : « Je t'ai toujours dit que je te demandais pas de comprendre ma relation avec ma mère, mais que j'aimerais que tu respectes. Ca tient toujours. Je ne crois pas avoir à demander pardon d'aimer celle qui m'a mis au monde et qui m'a élevé, si ? »
Et je lui dis : « Et puis si tu m'avais écouté jusqu'au bout quand je suis venu te parler, t'aurais sû que j'étais pas juste venu te dire que je partais. Tu m'as pas laissé terminer de parler. Tu t'es énervé et tu m'as pété le nez sans me laisser finir. »

Je sais pas comment je fais pour ne pas lever ma voix, alors qu'il a mis ma mère sur le tapis et qu'il me fait comprendre que j'aurais dû l'abandonner. Alors que moi, je voulais abandonner personne. Je voulais la garder elle, et je voulais le garder lui. Mais sa réaction m'a pas permis de le faire. Une fois qu'il était en colère, c'était plus la peine de lui parler. Alors ouais, je suis parti. J'aurais pas dû, mais… Au fond de moi, je me suis dit qu'il me détestait et que c'était plus la peine. Et depuis, je suis en position foetale tout au fond de moi. Y'a jamais eu un jour où j'ai pas pensé à lui. Y'a jamais eu un jour où j'ai pas pensé à tenter de le retrouver. Et maintenant il est là. Et il veut s'en aller. Et moi je veux pas qu'il parte. J'essaye de le retenir.

« S'il te plaît. Je sais que je le mérite pas, mais je te demande pas de m'épouser non plus. Je te demande juste un peu de ton temps… » j'lui dis avant de me pincer les lèvres. « Tu m'as manqué, je veux juste pouvoir te parler et te voir encore un peu. »

Je me sens pitoyable… Et c'est sûrement pas qu'une impression. Mais bon… Ce mec j'ai jamais arrêté de l'aimer, et même si je prétends pas pouvoir le récupérer, j'aimerais juste pouvoir trouver un peu de réconfort, juste en passant un peu de temps avec lui. J'aimerais pouvoir lui dire ce que j'ai pas eu le temps de lui dire, aussi.

I'll do whatever it takes“Parce que tu crois que je respecte pas ta putain de relation avec ta mère ? Que je la comprends pas ?” Bien sûr, que je suis énervé ! Mais je pars du principe que j’ai le droit. Parce que j’étais fou amoureux de lui et que lui, il m’a salement abandonné. Comme si notre relation voulait rien dire à ses yeux. “Tu peux bien l’aimer autant que tu veux, je m’en tape.” Je lui dis avec la mâchoire serrée. “Je voulais just que tu me choisisses moi, c’est trop demandé ?” Apparemment. Bien trop demandé. Mais bon. Je peux rien y faire maintenant. Et quand je l'entends parler, je croise les bras sur mon torse en roulant des yeux. “Ouais, bah moi, je t’aurais dit que je pouvais pas te suivre parce que j’ai un boulot. Que je choisis pas où je suis muté.” Et du coup, j’ai souvent déménagé, quand même. Parce que même si le Cercle est beaucoup plus souvent à New-York, ils peuvent aller ailleurs aussi. Alors de toute manière, il aurait dû choisir entre rester et partir. Il aurait dû choisir entre sa mère et moi. De toute manière, il m’aurait abandonné et je lui aurais cassé le nez.
Okay. Peut-être que j’aurais dû l’écouter. Okay, peut-être que j’aurais pas dû m’énerver à ce point. Okay, peut-être que je devrais pas toujours être aussi énervé alors que c’était y’a quelques temps. Mais j’étais sensé faire quoi, moi ? Simplement le laisser partir et ne jamais être amer à cause de ça ? C’était carrément pas possible. J’suis trop rancunier. J’suis trop amoureux. Alors j’veux me barrer, je veux qu’il me laisse tranquille. Qu’il m’oublie à tout jamais. Ou que j’le fasse. D’toute façon, j’suis un membre du Cercle, je sais que je vais rapidement crever. J’aurais pas à penser à ça bien longtemps, je crois. Mais il me retiens. Et je suis faible. Parce que j’ai jamais pu rien lui refuser. Si j’suis un tueur psychopathe… Pour lui, j’suis doux. J’suis amoureux. J’suis docile. J’ai jamais pû être autre chose avec lui, sauf quand il a rompu. Et qu’à ce moment, j’avais pété un plomb. J’étais énervé. Je voulais lui briser le coeur comme il avait brisé le mien. Parce que tout ça, c’était trop pour moi. Parce que j’avais jamais ressentir de douleur émotionnelle avant. Alors j’le regarde quand il me parle. Je passe ma langue sur mes lèvres. “Et pourquoi tu me demanderais pas de t’épouser, hein ?” J’demande en haussant un sourcil, finissant par arrêter de bouger. J’lui montre que je reste là. Et j’espère qu’il va me lâcher. Pour que j’ai pas cette envie de le prendre contre moi plus virulente qu’avant encore. “Okay...” Je cède. Parce que si mon cerveau veut pas, qu’il veut que je m’en aille avec lui, que je fasse rien… Mon coeur veut carrément rester là et ça me fait chier. Mais en même temps pas du tout. Quel con ce Sandro, j’vous jure...© 2981 12289 0 503 MOTS

I'll do whatever it takes Je fronce les sourcils quand il me répond. Il a l'air de croire comprendre. Sauf que s'il comprenait vraiment, il réagirait pas comme ça. Si ? J'crois pas. Pour le coup on se comprend pas. Et je crois qu'on se comprendra pas. Pourtant je dis rien, parce que j'ai pas envie de plus l'énerver que ça. Parce que je pourrais bien lui mettre sous le nez que : non, il ne comprend pas. Et que j'ai pas franchement l'impression qu'il respecte non plus. Pas un seul instant. Je soupire simplement, ennuyé par la situation, par la frustration de prendre sur moi pour éviter d'envenimer la situation. Même si ça m'agace. Même si ça m'énerve. Parce qu'après m'avoir dit qu'il voulait que je le choisisse lui, il me dit autre chose qui, là, m'oblige à rouvrir la bouche.

« Donc, toi non plus tu m'aurais pas choisi, pas vrai ? » je lui réponds, le ton amer.

Il aurait refusé de me suivre si je le lui avais demandé. Si j'avais eu le temps de le lui demander, il m'aurait dit non. Il m'aurait pas choisi non plus. Et l'entendre, ça fait mal. Réaliser qu'au final, y'avait peut être pas de solution depuis le début. J'aurais pas pu avoir les deux personnes que j'aime le plus au monde avec moi. J'aurais été obligé de choisir dans tous les cas.

« Pourquoi ça aurait dû être à moi de m'arranger ? Alors que toi, tu l'aurais pas fait ? » je lui demande. « Pourquoi j'aurais dû être prêt à abandonner ma mère qui a besoin de moi alors que toi t'étais pas prêt à abandonner ton travail ? »

Son travail. Pareil, j'ai jamais su ce qu'il faisait exactement. Enfin… Il m'avait donné des explications vagues, quelque chose qui me semble pas suffisant pour qu'il n'ait pas pu lâcher ce taf pour venir avec moi. Pourquoi j'aurais dû abandonner ma mère pour son travail ? C'est pas juste. C'est foutrement pas juste. Putain, j'me sens encore plus mal soudainement. Et pourtant, malgré ça, je me retrouve quand même à insister pour qu'il s'en aille pas. Parce que même s'il me blesse, je l'aime quand même tant… Je pourrais le supplier pour qu'il reste encore quelques minutes. Même deux minutes… Rien qu'une minute. Ca fait mal de le voir. Mais ça fait du bien aussi. Je crois que j'ai pas senti autant mon coeur battre depuis une éternité. A croire qu'il était éteint jusque là.

J'lui réponds : « J'pourrais, tu sais ? »

Ouais. J'lui ai vraiment dit ça alors qu'il me balançait certainement plus une pique qu'autre chose, mais… Clairement. Je suis encore totalement fou amoureux de lui. Et avant, j'aurais déjà pu lui demande de m'épouser. Et je l'aime encore bien assez pour le faire. C'est clair. Mais ça serait pas une bonne idée. Il m'écrabouillerait de toutes ses forces, c'est sûr et certain. En tout cas, il accepte quand même de rester avec moi. Et je sais pas si je me sens ravagé ou si je suis foutrement content. J'ai quand même presque du mal à croire qu'il ait dit oui, ça m'a mis un léger stop. Genre je bug quelques secondes comme un gros con. Puis je le racle un peu la gorge.

« Est-ce que tu veux aller boire un verre quelque part ? Ou dîner ? Si tu préfères on peut aller chez moi… » j'lui dis. « Hum… Sans arrière pensée, hein. »

Bon OKAY. Je vais pas aller prétendre que s'il tentait quelque chose je lui dirais non, je suis pas fou mais… Voilà. j'ai pas pour plan de lui sauter dessus. Je lui propose chez moi parce que Maman est probablement pas là et que c'est plus tranquille que les bars ou restaus de New York à cette heure-ci.

I'll do whatever it takes“J’aurais voulu te choisir, moi.” Je lui dis en fronçant les sourcils. “J’te jure que j’aurais carrément fait de mon mieux pour te choisir, mais faut croire que c’est pas réciproque.” J’dis en fronçant les sourcils, je me lèche doucement les lèvres en l’écoutant parler. Je passe une main dans mes cheveux et je secoue doucement la tête de gauche à droite quand je l’entends parler. “Parce que c’est toi qui a voulu te barrer, pas moi.” Je dis en en secouant la tête de gauche à droite. J’vous jure… C’est abusé. “Puis toi tu peux quitter ta mère, moi, j’peux pas quitter mon taf. Je te l’ai déjà dit.” Après tout, je suis un Membre du Cercle jusqu’à la mort, un Néphilim depuis ma naissance. Je peux pas arrêter si rapidement. Sauf si j’ai envie qu’ma mère me cherche par la peau du cul et me retire mes runes. Me fasse devenir un simple Terrestre. Mais si je tiendrais quoi ? Une semaine avant de me faire tuer ? “Si je t’avais choisi, j’aurais tenu une semaine avant de crever, Sandro. Mais après, désolé de faire passer mon taff en premier. J’suis carrément égoïste, hein ?” J’lui demande avec la mâchoire serrée. J’me demande comment il aurait réagit, avec ma putain d’mort sur la conscience. Mais après, faut croire que j’tiens pas assez à lui pour vouloir crever si rapidement. J’vous jure, j’ai l’impression qu’c’est du foutage de gueule. Mais faut croire que… Ouais. Il sait pas assez de trucs sur mon taff, ni même sur moi. Ouais, il sait que dalle de moi, Sandro dans le fond. Probablement ma faute, d’ailleurs, mais bon.
Je finis par l’écouter parler et je lui lance un regard fatigué. “Arrête, Sandro. S’teuplaît.” Parce que jamais de la vie, il pourrait faire ça. Il pourrait pas m’épouser, Sandro. Il pourrait pas me supporter. Une fois qu’il saurait qui j’suis, ce que je fais… Il pourrait pas. J’le dégouterais probablement quand il saurait que c’que j’ai fais juste avant… J’le fais tout le temps. Que j’suis un putain d’tueur sadique. Mais il sait quand même que… J’suis un putain d’sadique et que j’suis malsain, dans l’fond. Et pourtant, il m’aime quand même. J’comprends pas. J’vois pas pourquoi il m’aime comme ça alors que j’suis ai pété l’nez. “Dis pas des trucs comme ça alors qu’c’est carrément pas vrai.” Parce que si j’suis totalement énervé contre lui… Qu’il me tape sur les nerfs… Quand j’pense à ça, qu’il m’parle de se marier alors qu’on l’ferait jamais… J’peux pas nier qu’ça m’laisse pas indifférent. Et pas d’une bonne manière. Carrément pas, même. J’me lèche les lèvres et j’finis quand même par accepter d’rester avec lui. Parce que j’suis attiré à lui comme un putain d’aimant. Alors que c’est qu’un Terrestre. Quand j’étais encore au Nouveau-Mexique, ma mère avait jamais capté pourquoi j’m’intéressais à un Terrestre alors que j’pouvais probablement avoir n’importe qui comme elle disait. Que j’étais joli garçon et à cause d’mes talents en combat, un carrément bon parti. Pourtant, y’a qu’lui qu’a attiré mon attention de cette manière. J’ai toujours été amoureux d’lui et j’crois que jamais j’pourrais ne plus être attiré à lui comme un aimant. C’plus fort que moi. Et quand j’lui ai dit qu’j’étais d’accord pour rester avec lui, il a bugué. Et ça m’a aussi fait buguer. P’t’être que dans l’fond, il aurait préféré que j’me barre. Alors j’fais un pas en arrière, assez lentement, les sourcils froncés. “Ouais, pourquoi pas ? J’veux bien passer chez toi. En tout bien tout honneur.” Ouais, même si on a jamais vraiment eu l’don d’rester bien loin l’un d’l’autre, de pas s’retrouver aves les mains sur l’autre, les lèvres sur la peau de l’autre avec les fringues qui volent un peu partout dans tout l’appartement. “Emmène-moi chez toi.”© 2981 12289 0 649 MOTS

I'll do whatever it takes J'ai du mal à le croire, qu'il aurait vraiment tout fait pour me choisir moi. Ses arguments font pas sens dans mon cerveau probablement trop petit pour supporter des retrouvailles avec Maxime ET des informations ET des excuses qui me paraissent pas super censées. Je fronce les sourcils en croisant les bras.

« C'est qu'un taf. Des tafs y'en a des tonnes. Une mère j'en ai qu'une. » j'lui dis.

Il m'a jamais expliqué correctement. Comment je peux juste prendre un "je peux pas quitter mon travail" sans plus d'explications ? Franchement. C'est qu'un travail non ? Et quand il continue, je grogne. Sérieusement.

« Tu dramatises carrément là, Maxime. »

Non mais il a l'air juste taré à me dire qu'il aurait crevé au bout d'une semaine s'il avait quitté son travail. Il me prend vraiment pour un imbécile. Ou alors il est juste vraiment dingue et j'avais jamais capté. Mais là… Je peux clairement pas le suivre. C'est impossible.

« Tu t'entends ? » j'lui fais. « J'vois pas pour quelle raison quitter ton taff pourrait te tuer. T'es quoi ? Agent secret ? Mafieux ? P'tain. Dis le direct que tu préférais juste ton taff. »

J'sais pas si il essaye juste de se donner bonne conscience ou quoi mais y'a un truc qui tourne clairement pas rond. Et puis au final… J'me dis que si il m'a rien dit avant, il me dira rien de plus maintenant. La dernière fois il m'a pas sorti qu'il allait crever, je lui ai pas demandé de quitter son taf, j'ai pas vraiment eu le temps de le faire mais là… Putain je trouve qu'il abuse de me sortir un truc comme ça. Pourtant ça me donne même pas envie de me barrer. Ni de le laisser se barrer. Et quand je lui dis que j'aurais pu le demander en mariage, il a une réaction carrément bizarre. Enfin… Je suis pas sûr qu'elle est bizarre vu que je me suis barré malgré tout, mais… Elle est dérangeante.

J'lui réponds : « Toi arrête de dire des trucs comme ça alors que tu sais pas. »
J'lui dis : « T'en sais que dalle. »

Je voulais passer toute ma vie avec lui, faire ma vie avec lui, mais il se trouve que quand j'ai fait un pas vers lui et que j'ai voulu lui demander de partir avec moi, je me suis pris une droit en plein pif. Donc clairement… C'était pas super engageant. Peut-être bien que j'aurais dû comprendre que c'était juste… De la douleur, ou j'sais pas quoi. Mais putain. Il m'a brisé le nez. Il a pas voulu m'écouter. Peut-être que je lui ai brisé le coeur mais il m'a fait exactement la même chose. Et il a même pas l'air de s'en rendre compte. Il a l'air de croire que tout ce que j'ai fait, c'est jouer avec lui et me barrer. Comme si je l'avais jamais aimé. Comme si j'étais foutrement pas amoureux de lui. Comme si même là, je l'aimais plus. Alors que s'il voulait, je reviendrais avec lui dans la seconde. Putain. Bien sûr que je pourrais l'épouser. J'voudrais juste l'épouser tous les jours de ma vie. Merde. Et il s'en doute pas une seule seconde. Mais quoi ? Je vais pas lui sortir le grand speech. Je vais juste me ridiculiser. Je suis déjà assez pathétique comme ça.

Quand il accepte ma proposition d'aller chez moi je hoche la tête.

« Ouais… »

J'ai envie de lui prendre le bras, même la main, mais… Clairement, j'ai pas envie de la prendre dans la gueule, sa main. Alors je mets les miennes dans mes poches et je l'invite à me suivre. Je me pince les lèvres, j'ose pas vraiment ouvrir la bouche pendant le trajet, je me sens nerveux et j'ai peur qu'il décide soudainement de s'envoler. Je le mène jusqu'à chez moi, c'est pas franchement loin. Je le laisse entrer dans l'appartement en premier, allumant la lumière pour y voir plus clair. Je vais voir si ma mère est là ou pas : c'est pas le cas. Et j'avoue que ça m'arrange bien.

« Tu peux te mettre à l'aise… Tu veux boire un truc ? »

Un verre, ça devrait pas faire de mal, non ? En tout cas, je l'observe en attendant qu'il me réponde et… Bordel. Il est vraiment magnifique. Encore plus beau que dehors dans la pénombre. Je suis toujours totalement amoureux…

I'll do whatever it takes“Non, pour les gens comme moi, y’en a pas des tonnes, de taffs.” J’sais qu’il verra pas où j’veux en venir, il connaît rien au monde obscur, aux nephilims et aux créatures obscures. Il y connaît rien. Il peut pas comprendre. Il comprendra jamais. Et ça rends la situation encore plus dure… Pour lui comme pour moi. “Comment tu peux savoir si j’dramatise ou pas ? T’y connais rien à c’que j’fais putain. Alors arrête de parler d’choses que tu comprends pas.” Ouais, même si j’ai fait - à peu près - pareil avec sa mère avant… Mais là, ça m’plaît pas. Parce que parler d’sa relation avec sa mère, c’est différent d’parler de ça. D’parler de mon boulot, de ce que j’fais, de ce qui s’passerait si j’arrêtais. “Tu peux pas comprendre.” J’dis en poussant un soupir. Il peut pas comprendre et j’veux pas lui expliquer. J’peux pas. Parce que j’suis putain d’amoureux d’lui. Parce que j’suis qu’un lâche et que j’veux qu’il reste toujours à mes côtés. Qu’il m’aime toujours. Et pourtant… J’sais que dans l’fond, j’le mérite pas. Il est trop bien pour moi, trop bon. Puis surtout, il mérite quelqu’un avec qui c’est sûr qu’il va vieiilir. Quelqu’un qui va pas crever au bout d’deux jours. Parce que j’suis dans le Cercle, on a pas une espérance de vie très longue, chez les Néphilims. Encore moins chez nous.
Puis on parle du fait qu’il aurait pu me demander en mariage. M’épouser, moi. Et blaguer là-dessus, ça me plaît pas. J’aime vraiment pas cette idée… J’vous jure… Le fait qu’on ait pu se marier, qu’on aurait pu être fiancés à ce moment-là de nos vies… J’peux pas nier que ça m’aurait vraiment plu. Parce que je l’ai toujours aimé, Sandro. Que je voulais passer le reste de ma vie avec lui. Que je voulais carrément fonder tout c’que quelqu’un de normal veut fonder avec la personne qu’il aime. La totale. “Si, j’le sais pertinemment. J’suis pas quelqu’un d’bien, Sandro, quand est-ce que tu vas le comprendre ?!” Je hausse le ton. Rien qu’un peu. J’veux qu’il comprenne que… Ouais, il aurait pas voulu passer sa vie avec moi. Trop compliqué. “On sait tous les deux qu’t’aurais fini par me détester.” P’t’être qu’il le sait pas encore. P’t’être que pour lui, j’suis quelqu’un de gentil, d’adorable, de tout ce genre de choses et pourtant… C’est pas le cas. J’suis sadique, j’suis un tueur. J’suis un sociopathe élevé depuis tout petit pour tuer des personnes juste parce qu’elles sont différentes, que les idéaux de ma mère sont que c’est la peste. Et j’ai rien contre eux, mais j’les tue quand même. Stupide, stupide, stupide. Pas capable de penser par moi-même. Un vrai crétin. Sandro mérite et méritera toujours mieux. “Si tu m’avais demandé, j’aurais dit oui.” J’lui lâche comme ça, d’un coup. Un peu comme une bombe. Parce que ouais… J’me dis qu’il devrait quand même le savoir, ça, non ?
Le chemin vers chez lui est pas super long. On marche tous les deux côtes à côtes et j’arrive rapidement chez lui. Je hoche lentement la tête quand il me dit de faire comme chez moi. Je retire ma veste et je vais m’installer sur son canapé. J’me laisse bien tomber dans son canapé, les yeux clos pendant quelques secondes. J’peux pas nier que ça me fasse du bien d’être avec lui pas loin de lui, de l’avoir là. Je suis toujours fou de lui et il est parfait. Mais j’dois quand même faire attention à ce qu’il ne se passe rien. Ouais, j’peux quand même pas tellement faiblir et m’retrouver à l’embrasser comme un fou. Même si quand j’le regarde, maintenant que j’le vois bien… J’ai qu’une seule envie : l’attraper et l’embrasser férocement. Lui sauter dessus. Mais j’peux pas. C’est pas une bonne idée. “T’as de la vodka ?” Je lui demande. Je préfère carrément l’alcool fort à que dalle.© 2981 12289 0 661 MOTS

I'll do whatever it takes Ce qu'il me dit, ça empire encore plus les choses, ça empire encore plus mon ressenti. Putain. Je réalise des trucs que j'aurais clairement dû réaliser avant et pourtant… J'étais tellement aveuglé par mon amour pour lui que, ouais, j'ai pas fait gaffe avant, mais…

Je lui lance : « C'est ça. Et toi tu trouves ça putain de normal ? »
Et puis : « T'as jamais été foutu de me dire ce que tu foutais, et maintenant tu me reproches de pas pouvoir comprendre ? Et j'ai pas le droit de parler de ça parce que je comprends pas ? Putain. En vrai, tu m'as fait confiance un jour ou pas ? »

Et c'est triste putain. Je m'étais jamais offusqué de pas avoir les détails, j'avais rien dit, mais en vrai, c'est pas normal. Je suis resté plusieurs années avec lui et il m'a jamais expliqué le travail qu'il faisait. Au fond, je suis même pas sûr que je le connais vraiment. Ouais. A tous les coups, je suis juste tombé amoureux d'un foutu homme mystère. Et j'en suis toujours éperdument amoureux, j'te jure. Le voir là, pouvoir rien faire, réaliser ces choses, ça me rend dingue. Ce mec me rend fou, et foutrement pas comme j'aimerais. Il me fait foutrement mal. Et pourtant, c'est limite si je demande à ce qu'il continue à me faire mal. Encore et encore. Je suis en train de bien capter comme je m'attachais à un vide, à une image, à une putain de carapace. Et bien sûr je me prends encore des reproches. Parce que comme je suis celui qui a pris la fatale décision, tout le reste c'est aussi forcément de ma faute, hein ?

« Comment je suis censé le savoir alors que tu m'as jamais rien montré ?! » je lui demande. « Tu m'as toujours montré le meilleur de toi-même, je pensais vraiment que je te connaissais. Comment je pourrais comprendre ce que t'es en train de me raconter. Je t'ai toujours aimé comme un fou et putain, je suis pas près d'arrêter. »

J'avais bien remarqué qu'il avait des défauts. J'avais bien remarqué que son tempérament était parfois volcanique, parfois froid comme la banquise. Qu'il était pas toujours très stable, qu'il me cachait des trucs. J'avais bien remarqué qu'il était pas parfait, qu'il pouvait être un connard avec d'autres. Mais c'était mon connard. Je l'aimais comme ça. Je le trouvais parfait. Il était parfait pour moi. Enfin… C'est ce que je croyais. Je pensais que ça m'allait mais… Maintenant je l'aime toujours autant. Mais maintenant, tout me va plus. Et pourtant, je pourrais clairement pas me détacher de lui si facilement. Et quand il me dit qu'il aurait accepté ma demande si je la lui avais faite, ça me fait encore plus mal. Je lâche un long soupire.

« J'ai raté l'opportunité de ma vie… » je lâche doucement, presque à voix basse.

Je me demande si, lui, il aurait pu me demander une telle chose. Si il aurait été capable de faire preuve d'autant d'engagement, ou si j'aurais juste été condamné à attendre encore et encore après lui. En tout cas, si je pensais avoir compris que j'avais bien foiré… Finalement, je comprends que j'ai encore plus foiré que je me l'étais imaginé. Je me sens comme le pire des losers. Mais j'essaye de garder la tête haute, au moins pendant le temps que j'passe avec Maxime.

Une fois arrivés chez moi, Maxime se met à l'aise et me demande de la vodka. Je hoche la tête, fouille dans le meuble télé où sont rangées les bouteilles. Je sors de la vodka et deux verres à shot que je pose sur la table basse. Je remplis les deux verres sans entendre et j'm'enfile directement le mien avant de le remplir de nouveau et de poser la bouteille encore ouverte sur la table basse pour qu'il se serve si ça lui chante. Je vais pas passer la soirée avec la main sur la bouteille.

« Mh… Tu sais si t'es à New York pour… Longtemps..? »

Cette question me brûlait les lèvres, j'ai pas pu m'empêcher de la lui poser. Et j'avoue que j'ai quelques espoirs en la posant, je suis sûr que c'est carrément grillé, mais bon… Tant pis…

I'll do whatever it takesJe hausse les sourcils quand je l’entends me parler, quand il me demande si je trouve ça normal. “Ouais, je trouve ça normal.” Je continue de lui dire, avec la mâchoire serrée, je m’énerve petit à petit. Je le sens carrément que ça va pas le faire. “Je t’ai toujours fait putain de confiance, Sandro !” Je finis par m’exclamer. Parce qu’il a pas le droit de penser ça, il a pas le droit de penser que je lui ai jamais fait confiance parce que c’est pas vrai. J’ai toujours eu une confiance aveugle en lui et ça sera même toujours le cas. “Tu comprends pas que je voulais juste pas te mettre en danger ?!” Le Monde Obscur, c’est pas pour lui. Et plus il en saura, plus il sera en danger. Parce que les gens commenceraient à le connaître. Parce que les gens sauraient qu’il est proche de moi. Et que ce n’est carrément pas une bonne idée. Je trouve ça carrément pas plaisant. Parce que s’il lui arrivait quelque chose à cause de moi, j’me le pardonnerais jamais et j’ferais un putain d’bain d’sang. Parce que je suis putain d’amoureux de lui, parce que ça a toujours été le cas, dès que je l’ai vu. J’veux pas qu’il soit en danger à cause de ça.
Je l’écoute parler, quand il poursuit et je fronce les sourcils quand il me parle, qu’il me reproche de lui avait seulement montré le meilleur côté de moi-même. “Mais putain, tu t’attendais à quoi, hein ?!” Je lui demande à mon tour, mais je lui laisse pas vraiment le temps de répondre avant de me mettre à parler. “Tu voulais que j’te dise quoi ? Que j’te dise que j’suis horrible, que j’suis le pire des enfoirés ? Que j’suis un putain d’sadique psychotpathe ?” J’crois pas que ça l’aurait aidé à m’aimer, non. Au contraire, putain. J’crois qu’il se serait barré alors ouais, c’est peut-être mieux qu’il ait que la meilleure partie de moi-même, bordel. “Puis quoi, c’est pas logique que j’te montre la meilleure partie d’moi ? T’aurais préféré que j’te montre tout l’reste ? Que tu fuis parce que t’aurais réalisé qu’le mec que tu kiffes est putain d’taré ?” Je hausse toujours un peu plus le ton en parlant. Parce que ouais. J’ai pas un bon tempérament. Je m’énerve vite, ça a toujours été le cas. Mais ça, il le sait, par contre. Je lui réponds pas quand il me dit qu’il a loupé l’opportunité de sa vie. Ouais, ça reste carrément à prouver, ça.
On arrive finalement chez lui et j’fais comme chez moi. Après tout, il m’a dit de le faire, donc… Je tarde pas à boire le shote une fois qu’il l’a posé devant moi. Et je le rempli juste un peu après lui pour le reboire. Je crois que ça ira mieux avec de l’alcool. J’arriverais probablement plus à lui résister, non ? Je crois. J’en doute un peu. Bordel, d’toute manière j’suis un putain d’faible pour lui, j’vous jure… C’est incroyable. “Je sais pas. J’crois.” Je dis en haussant doucement les épaules. “Le boss est ici alors je pense que oui ?” Ouais, bon, il a été enfermé, mais on sait tous que y’a quand même des trucs à faire, qu’il va ressortir bientôt. “Et toi, tu restes rester ici encore longtemps ou ta mère va vouloir bouger ?” Je lui demande en haussant un sourcil, reprenant mon verre pour le porter à mes lèvres. Une partie de moi a carrément envie qu’il reste là encore et encore. Qu’il soit à tout jamais à mes côtés. Parce que je l’aime comme un fou. Mais j’suis pas sûr que ce soit une bonne idée d’retomber dans ses bras… Mais une partie d’moi le veut tellement… J’vous jure. J’ai qu’une envie, c’est d’lui sauter dessus et en même temps, c’est d’me barrer en courant.© 2981 12289 0 655 MOTS

I'll do whatever it takes J'arrive pas à croire qu'il me dise qu'il trouve ça normal. D'où c'est normal de cacher des trucs à la personne qu'on aime ? C'est pas croyable. Et il ose quand même prétendre qu'il me faisait confiance. Pour moi, tout ça n'a rien de cohérent. Y'a sûrement que pour lui que ça l'est. Et encore…

J'lui réponds : « C'est pas normal. »
Et puis : « J'ai du mal à y croire. »

Et en plus, il lève un peu la voix, pour me râler dessus encore. Parce que non, je comprends pas. Et je continue de le regarder, je parle calmement. Et je lui réponds :

« Je vois pas comment j'aurais pu le comprendre à un moment. » j'lui dis. « Excuse moi, hein, mais je suis pas devin. Et puis je lis pas dans les pensées non plus. »

Ca serait si simple, si facile si c'était le cas et que je possédais ce genre de don. Mais… Il se trouve que non. C'est pas mon cas. Alors non, j'aurais jamais pu savoir que c'était pour cette raison. Hé. Si on se montre pas clair avec moi, je vais pas forcément déduire. Je veux bien croire que je suis pas complètement con, mais je suis pas un putain de génie non plus. Dommage.

« Ouais. P't'être bien que c'est logique. Sauf que tu peux pas me reprocher de penser que t'es quelqu'un de bien quand tout ce que tu me montres, c'est que TU ES quelqu'un de bien. » j'lui dis. « Puis j'vois pas en quoi tu pourrais être un sadique psychopathe. T'es impulsif et vénère des fois, mais t'es pas un dégénéré. J'me suis jamais senti en danger avec toi, hein. »

Okay, il m'a fait flippé quand il s'est énervé sur moi le jour de la rupture mais à part là… Franchement, j'vois pas pourquoi il dit ça. Être quelqu'un qui a le sang chaud, ça fait pas de lui un monstre à mon avis. Alors clairement, encore une fois, je comprends pas. Je sais pas si je suis fatigué ou particulièrement con, mais… Je comprends décidément que dalle à tout ce qu'il me dit. Tout était si simple avant putain. Pourquoi tout est devenu aussi compliqué à saisir ? C'est n'importe quoi…

En tout cas quand on est chez moi, j'capte que Maxime, il ressent le même besoin que moi de s'enchaîner deux shots à la suite. J'crois qu'on est trop tendus. Trop paumés. Faut qu'on s'calme un peu. Qu'on arrête de se prendre la tête. Qu'on parle de chose qui vont moins nous énerver. Alors j'le questionne sur son temps de présence à New York en espérant entendre qu'il allait m'annoncer une bonne nouvelle. Et c'est le cas. Je me mords le bord de la lèvre inférieure pour éviter de trop étaler ma joie en souriant. Je hoche lentement la tête. Puis je soupire doucement quand il me retourne ma question.

« Je… Crois que si tout se passe bien, on a encore quelques années devant nous… » j'lui dis doucement. « Mais de toute façon… Je sais pas trop si je la suivrai la prochaine fois… »

Je sais pas du tout comment il va prendre que je lui dise ça, que si ma mère décide de bouger d'ici quelques années, je vais peut être pas la suivre cette fois. J'imagine qu'il pourrait le prendre mal, mais j'y ai pas pensé avant de le dire. Je souffle doucement. J'ai fait qu'être honnête. Parce que les choses sont devenues différentes, et un peu difficiles à supporter pour moi, je l'avoue. Je pensais que je passerais toute ma vie dans les jupes de ma mère mais finalement, plus le temps passe, plus c'est lourd de me voir vieillir à côté d'une mère qui, elle, ne bouge pas d'un poil.

NP : Rap God (Eminem Cover) - The Animal in Me

I'll do whatever it takesJe perds patience, je pense qu’il le capte bien. En même temps… Comment ne pas perdre patience face à ça ? “Tu sais quoi ? Que t’y crois ou pas, je m’en fous totalement.” Moi, j’sais que c’est vrai. Qu’il me croit ou pas, c’est pas mon problème, même si ça me fait carrément chier. “Je t’ai dit y’a même pas deux minutes qu’en quittant mon boulot j’allais crever et tu piges quand même pas ? J’croyais que c’était moi l’con entre nous deux.” J’lui dis avec un grognement. J’le pensais carrément plus intelligent que ça, mais faut croire que j’me trompais. Ou juste que j’en demande trop. Ouais, j’en doute pas bizarrement. J’suis probablement trop exigeant avec lui. J’veux qu’il comprenne tout alors que j’lui donne quasiment que dalle. Je me lèche les lèvres quand je l’entends parler, qu’il me reproche des choses. J’vous jure, tous les deux, c’est comme si on parlait à un mur. J’reste campé sur mes positions et lui aussi. J’vous jure, ça mène nul part, mais bon. “J’voulais te montrer qu’ça parce que j’voulais que tu m’aimes !” C’est pas si compliqué, merde ! Je voulais le garder à mes côtés, j’allais pas tout faire pour le faire fuir quand même. J’suis pas tellement con, quoi ! “J’viens de tuer quelqu’un devant toi ! Comment tu peux dire ça ?” Sérieux, j’ai buté quelqu’un et il me dit encore que y’a pas d’problèmes. J’vous jure, ce mec doit avoir un pet au casque. Un vrai taré. C’pour ça qu’on s’entends si bien. Le pire c’est que malgré ses conneries, je le kiffe tellement. C’est pas possible.

On est chez lui et j’bois. Lui aussi il boit. On en a besoin tous les deux. Et j’le quitte pas du regard une seule seconde. J’peux pas. Il est trop beau, il est trop parfait. J’suis trop amoureux d’lui pour m’arrêter d’le mater. J’ai l’impression qu’il est encore plus beau qu’avant alors qu’il a même pas changé d’un poil. Et j’suis putain d’niais mais… J’peux pas m’en empêcher. Et je vois bien que dans le fond, il a l’air quand même un peu content que j’reste, même s’il s’empêche de sourire comme un débile. Et ça m’fait esquisser un petit sourire, le premier de la soirée. “Si tout se passe bien ?” Je demande, un tantinet curieux avant que mon sourire s’évapore rapidement quand il poursuit. “Ah ?” Je lui demande assez amèrement, pour le coup. Et je finis quand même par arrêter de le regarder pour regarder mon verre. “Pourquoi, maintenant, tu déciderais de rester ici et de pas la suivre ? Qu’est-ce que t’as maintenant que t’avais pas y’a quelques mois ?” Je demande en fronçant les sourcils. Si je commençais à comprendre qu’il ne voulait juste pas quitter sa mère et que c’était pour ça qu’il la suivait… Maintenant, je comprends plus rien. J’vous jure… J’suis totalement perdu avec c’mec. “Tu t’es trouvé quelqu’un qui t’donne plus envie d’rester avec lui qu’moi ?” Ouais, j’demande ça alors que y’a peu, on parlait d’mariage. J’vous jure. J’crois que ça m’crèverait s’il me disait qu’oui. Le coup d’grâce. J’retourne la tête vers lui en passant ma langue sur mes lèvres, un tic nerveux.© 2981 12289 0

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I'll do whatever it takes Je suis quelqu'un de relativement patient et compréhensif dans la vie, j'te jure. Sauf que là, je suis trop paumé, trop fatigué, et la perte de patience de Maxime me fait perdre ma propre patience. Il m'en demande trop là. Et en plus c'est limite s'il m'insulte. J'te jure. J'apprécie clairement pas.

J'lui fais : « T'écoutes ce que tu me racontes depuis tout à l'heure ? Tu te mets à ma place deux minutes ? J'ai l'impression que tu me sors que des trucs sans queue ni tête depuis des dizaines de minutes bordel. J'suis vraiment censé pouvoir te suivre ? »
Et puis : « Hé ben désolé d'être une déception et d'être plus con que c'que tu croyais. Ca t'va ? »

Moi j'l'ai jamais trouvé con. Pas forcément le plus intelligent mais… Je suis pas le plus intelligent non plus. Il est pas si con. J'lui ai jamais dit qu'il était con. Et j'prends vraiment mal ce qu'il m'a dit quand même. Mais bon. J'ai évité de continuer à jeter de l'huile sur le feu. Enfin, j'ai essayé. Je crois. J'sais pas. J'sais plus. J'en ai plein le cul. Et pas comme j'aime, p'tain. Pourtant, j'crois bien que je suis pas au bout de mes peines. Et ouais. Il semble décidé à me faire ramer. Et moi je rame. Je rame comme un dingue.

« Eh ben t'as réussi, félicitations. » j'lui dis. « Alors arrête de me blâmer pour ça et parce que je capte pas que t'es pas quelqu'un de bien. Il paraît. »

Je devrais probablement pas l'aimer. Je devrais arrêter le frais. Mais c'est pas comme si mes sentiments c'était quelque chose que je peux contrôler. Je peux pas arrêter de ressentir toutes ces choses pour lui. Et ce qu'il me dit après, ça fait pas plus sens que ça.

« Tu m'as sauvé la vie parce que je me faisais attaquer par une créature. »

Ca m'a pas fait super du bien de voir cette créature mourir, c'est sûr. C'était un vampire, comme ma mère. Sauf qu'il allait probablement me vider de mon sang, me tuer. Moi ce que je vois, c'est que Maxime m'a sauvé. C'est horrible, c'est cruel de penser comme si cet être devait mourir pour que je puisse vivre mais… C'était peut être le cas ? Peut-être pas ? J'en sais rien. J'ai vraiment flippé. Et Maxime m'a sorti de cette sale situation. C'est pas l'oeuvre d'un psychopathe ça, si ?

Quand on est chez moi je capte bien comment Maxime me regarde, et c'est plaisant. C'est clair que c'est plaisant. Et j'dois regarder de la même façon j'pense. J'le mate vraiment. Il m'a manqué. Le voir, ça m'a manqué. Mais par contre, c'est chaud de parler de la situation avec ma mère. Je pense pas que je puisse tout lui dire. Là est ma propre cachotterie. Lui son travail et sa vie, moi ma mère.

« Ouais… C'est un peu compliqué. Si il se passe rien de spécial y'a pas de quoi bouger. »

J'essaye d'avoir l'air naturel. Rien de spécial, ça peut bien vouloir dire tout simplement pas de galère. Voilà. J'espère que ça passera. N'empêche que la question qui suit me rend un peu triste. Je baisse les yeux sur mon verre que je viens de remplir.

J'lui réponds d'une petite voix : « Des putains de regrets… »

Et quand il enchaîne, avec sa question sur si je me suis trouvé quelqu'un, je relève les yeux vers son visage et je fronce les sourcils, presque outré. C'est con. J'aurais peut-être pu trouver quelqu'un. Enfin… Quelqu'un d'autre à ma place aurait pu le faire. Mais pas moi putain.

« Ca va pas ? Personne peut rivaliser avec toi. » j'lui réponds avant d'enchaîner plus doucement : « J'veux pas quelqu'un d'autre… »

J'aurais probablement pas du lui dire ça. Sauf que c'est sorti tout seul. C'est fait et c'est trop tard. Du coup je m'empresse d'avaler le contenu de mon verre, comme si j'allais pouvoir mettre ça sur le dos de l'alcool alors que j'ai largement pas assez bu pour servir un tel argument.

I'll do whatever it takesJe sens que ça lui plaît carrément pas, ce que je dis. Mais je suis sensé faire quoi, aussi ? “Tu veux que j’fasse quoi aussi ? J’y peux rien si tu comprends pas ce que je te dis. Et j’peux carrément pas plus t’expliquer.” J’dis avec un long soupir, secouant doucement la tête de gauche à droite quand il parle. “T’es pas une déception ou totalement con, arrête.” J’soupire encore une fois. Parce que j’sais que c’est c’que j’ai dit, mais… Ouais. J’le pense pas. J’parle toujours trop quand j’suis sur les nerfs. J’parle trop vite et ça part toujours en couilles. J’y peux rien. C’est dans ma nature, cette connerie. Et la façon dont il me parle, ça me passe en travers de la gorge. Son “t’as bien réussi, félicitations”, j’ai l’impression que… Bah, ça lui plaît carrément pas. Et je sais pas quoi en penser. “Ouais, t’as raison, c’est d’ma faute. J’aurais pas dû t’laisser voir c’côté.” Peut-être que si j’avais été le connard habituel que j’suis avec lui… Et bah ça aurait pas fini comme ça. Parce que… Ouais, peut-être qu’on aurait pas été amoureux. Pas que je regrette, c’était les meilleures années de ma vie quand on était ensemble, mais… Si on avait pu éviter la rupture, la douleur… Tout aurait été tellement… Mieux. “Si tu le dis…” Je dis en fronçant les sourcils. J’ai l’impression qu’il est carrément entrain d’idéaliser la situation. Parce que s’il voit ça comme un sauvetage, d’autres verraient probablement ça comme un sale meurtre. Mais l’idée qu’il me voit comme un sauveur ne devrait pas tellement m’attirer. Carrément pas.

J’aime la façon dont il me mate quand on est assis. Il me regarde comme il me regardait avant et j’avais toujours kiffé ça. Et ça m’a jamais laissé totalement indifférent. Carrément pas. Je me lèche alors les lèvres. Lui résister est compliqué, pourtant, il me fait même pas d’avances. On parle et je hoche doucement la tête quand je l’entends parler. C’est vague, mais je vais pas le pousser à tout me raconter. Il peut garder ses secrets quand même. “Ce serait bien, si tu pouvais rester.” J’en viens à vouloir lui en foutre une à vouloir qu’il reste ici. Je sais même plus ce que je veux. Je suis pas sûr de vouloir savoir, en fait. Et le sujet d’après m’irrite et sa réponse me mets mal. Parce que… Ouais, qu’il regrette… J’sais pas si ça me plaît ou ça me déprime parce que notre putain de dispute a totalement aucune raison d’être parce qu’on est tous les deux encore fous amoureux l’un de l’autre et qu’on regrette tous les deux cette putain d’rupture. Notre situation est totalement conne et ça me gave carrément. Et quand il poursuit, je suis entrain de boir mon quatrième shot. Je pose le verre sur la table pendant qu’il finit. J’ai le coeur qui bats la chamade, j’ai l’impression qu’il va quitter mon torse dans quelques secondes. C’est violent. “Pour de vrai ?” Je demande en levant les yeux vers lui. Et j’attends pas vraiment sa réponse pour glisser ma main sur sa nuque et l’entraîner avec force vers moi pour plaquer mes lèvres férocement contre les siennes. Et j’ai le coeur qui bats encore plus fort. Stupide, stupide, stupide. J’mettrais bien ça sur le dos de l’alcool, mais j’ai pas tant bu que ça.© 2981 12289 0

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NP : want you back - 5 seconds of summer

» well... that's awkward (sandrime + joaquin)
» Vampires takes care of each other [RAPH&LILY]